Ce cri c'est celui de Magali Chouquet la tante de Léa. Une nouvelle fois elle exhorte Seureau à sortir de son silence pour que la famille de la victime puisse faire son deuil en paix.
C'est la fin de la journée. L'assistance a encore les yeux rougis après le témoignage de la soeur de Léa. Romane 18 ans.
la foule est dense. Certains sont restés dehors faute de place. Des gens sont debout.
La jeune fille a expliqué la profonde tristesse, le manque, l'absence, la culpabilité.
"Moi j'ai eu mon Bac, mon permis mes 18 ans. Pas elle."
Au milieu de ses sanglots elle regarde le box où Seureau se rapetisse la tête dans les genoux comme depuis 3 jours.
Et elle dit :
"Pourquoi il ne regarde personne et il dit qu'il est désolé.
C'est comme si une partie de moi même était morte. Il a tué ma soeur. Il a tué tout, autour.
Une femme prend la parole à son tour. Mince, discrète.
Elle reprend les paroles de la jeune Romane et décrit la vie de famille brisée.
"Le 1er janvier est une torture depuis 2011"
Et puis soudain d'une voix forte la tante de léa surprend tout le monde
"Il n'a rien à perdre. Tout le monde sait ce qu'il a fait. Qu'il se lève, et qu'il parle. Devant l'absence de réaction de l'accusé, elle reprend et crie : "Et qu'il parle ! "
Le président demande alors à Seureau de se lever.
Seureau debout ne dit pas un mot et c'est la tante de Léa qui poursuit en regardant Seureau droit dans les yeux :
"Tout le monde sait que vous savez ! Vous devez parler, et raconter ce qu'il s'est passé !"
Seureau reste muet.
"L'horreur on la connaît. Mais il faut que ça sorte de votre bouche."
Me Gallix intervient et tente d'expliquer à la tante de Léa que Seureau ne dira rien.
Mais Magali Chouquet crie sa peine une dernière fois :
"Si vous voulez retrouver un tout petit peu de dignité, il faut que vous parliez."
Seureau ne dira rien.
Le président suspend l'audience jusqu'au lendemain.