Le groupe La Dépêche du Midi est entré en négociations exclusives avec les groupes Sud-Ouest et Centre France pour devenir le premier actionnaire du groupe Midi Libre, qui inclut Centre Presse (Aveyron), Midi Libre (Montpellier) et l'Indépendant (Perpignan), a-t-on appris auprès des trois groupes.
L'information que nous vous donnions, dès le 27 juin dernier, La Dépêche du Midi principal candidat au rachat de Midi libre, se confirme.
Ce jeudi matin, les représentants des salariés de Midi Libre ont été informés officiellement, des négociations de rachat de leur groupe, par La Dépêche du Midi.
Midi Libre bientôt vendu pour 20 millions d'euros ?
La cession de majorité pourrait intervenir autour de 20 millions d'euros, dont un apport direct d'environ 5 millions seulement. Les prétentions du groupe Sud Ouest ayant été revues à la baisse depuis juin.
Les Journaux du Midi (Midi Libre, Centre Presse et l'Indépendant) avaient été acquis par le groupe Sud Ouest en 2007 pour 93 millions d'euros. Depuis, un plan de départ volontaires a entraîné la sortie d'un peu plus d'une centaine de salariés.
Toutefois, l'accord actuellement en discussion comporterait une clause de maintien de l'ensemble des postes et personnels.
Pour terminer le tour de table avec le groupe La Dépêche du midi, 2 personnalités du Languedoc-Roussillon seraient au nouveau capital. L'architecte montpelliérain François Fontès et l'homme d'affaires Louis Nicollin.
Selon des sources toulousaines, la direction du nouveau pôle Midi Libre serait confiée à un professionnel de la presse et des médias, contrairement aux rumeurs qui donnaient le poste à une personnalité montpelliéraine bien connue dans la région Languedoc-Roussillon.
"A l'issue de cette opération, le groupe La Dépêche du Midi, présidé par Jean-Michel Baylet, deviendrait l'opérateur du groupe Midi Libre en qualité de premier actionnaire tandis que le groupe Centre France et des investisseurs locaux seraient partenaires associés à cette opération", ont précisé les groupes de presse dans un communiqué commun.
"De son côté, le groupe Sud Ouest resterait actionnaire significatif du groupe Midi Libre (dont il est l'actuel propriétaire, NDLR) à hauteur de 33,4%", ont-ils ajouté.
Des négociations "exclusives" en cours, pour un rachat avant décembre
Selon plusieurs sources syndicales au sein de la Dépêche du Midi, ces négociations exclusives courent jusqu'en décembre selon une présentation orale qui en a été faite, jeudi matin, par Jean-Michel Baylet à des représentants du personnel.
Selon ces mêmes sources, le groupe la Dépêche du Midi vise à devenir l'actionnaire majoritaire avec plus de 50% de participation au capital du groupe.
Michel Habouzit, directeur général du groupe Centre France, a confirmé à l'AFP les tractations en cours, visant selon lui à "la constitution d'une plaque de PQR suffisamment dimensionnée pour peser sur le marché annonceurs, sur le marché des achats de papier et de consommables et atteindre une taille respectable qui pèse sur le marché".
Michel Habouzit a lui aussi évoqué "trois à quatre mois de travail comptable, d'analyse et de discussions pour aboutir à des négociations définitives, qui aboutiront ou pas.".
Si l'opération devait se conclure, elle aboutirait à la naissance d'un poids-lourd de la presse quotidienne régionale dans le quart sud-ouest du pays et anticiperait, dans ce secteur, la fusion annoncée des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
Avec la crise et la baisse des ventes, les annonceurs se font plus rares: en 2013, la baisse des recettes publicitaires de la presse s'était accélérée (-6% pour la PQR), selon l'Institut de recherches et d'études publicitaires. 2014 n'a pas vu de changement de tendance dans la crise de la presse écrite.