Une grande installation colorée d'œuvres-clef jalonnant le parcours international de Jean-Michel Othoniel et des pièces inédites et monumentales : Montpellier et Sète accueillent à partir de samedi, deux expositions monographiques simultanées de l'artiste baptisées "Géométries amoureuses".
Du 10 juin au 24 septembre, le Carré Sainte-Anne de Montpellier et le Centre régional d'Art contemporain (Crac) de Sète, présentent une soixantaine de sculptures, une dizaine de peintures et plus d'une centaine d'œuvres sur papier, de l’artiste Michel Othoniel originaire de Saint-Etienne.
Agé de 53 ans, Othoniel a connu une carrière internationale grâce à son travail du verre à partir des années 1990 et d'autres matériaux auxquels il attribue des propriétés poétiques, susceptibles de "réenchanter le monde".
Des œuvres qui ont marqué sa collection à Montpellier
Au Carré Sainte-Anne de Montpellier, Othoniel, qui fait régulièrement dialoguer ses œuvres avec des lieux à travers le monde, a imaginé une installation spéciale pour cette église du XIXe siècle désacralisée en 1986.
Au centre de l'édifice à la hauteur vertigineuse, dont les murs ont été tendus de rouge pompéien, sont suspendus plusieurs dizaines d'œuvres marquantes de sa collection personnelle.
Les œuvres flottent au dessus d'un "chemin de briques bleues" réalisé avec des verriers indiens de Firozabad (Uttar Pradesh, nord de l'Inde).
Ainsi "Le Collier Cicatrice" en verre rouge de Murano, les fruits défendus du jardin de Peggy Guggenheim à Venise, ou encore la "Géométrie amoureuse" de la salle Mésopotamienne du musée du Louvre, viennent répondre aux couleurs éclatantes des vitraux de Sainte-Anne.
"Le Contrepet" (1992), fragment de corps en obsidienne, a été placé en point de mire de l'installation.
Tel un jardin clos, un monde onirique, une carte personnelle du tendre, l'installation fait rayonner pudiquement les œuvres comme de précieux talismans sacrés.
Une vague de 10 mètres de haut à Sète
A Sète, où Othoniel a été en résidence en 1988, le Crac propose des œuvres inédites de verre, miroir, métal, encre ou obsidienne, inspirées par les formes de la nature, qui montrent l'évolution du travail de l'artiste depuis la rétrospective qui lui a été consacrée au Centre Pompidou en 2011.
Parmi elles, une immense vague de six mètres de haut et de 15 mètres de long, composée de plus de 10.000 briques de verre noir qui rend hommage à l'île singulière et fait écho à la première photographie réalisée à Sète en 1857 par Gustave Le Gray intitulée "La Grande Vague".
Mais aussi de mystérieuses météorites en obsidienne - la pierre noire issue de la lave des volcans, une série d'œuvres réalisées sur toile et intitulées "Black Lotus" qui entourent des sculptures éponymes ou encore de gigantesques tornades d'acier suspendues dans l'espace, évoquant la violence des éléments.