Alain Gilles, considéré comme l'un des meilleurs basketteurs français de l'histoire,est décédé à l'âge de 69 ans, a annoncé mardi soir son ancien club de Villeurbanne. Il avait dirigé le club de Montpellier de 1990 à 1993.
"C'est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès d'Alain Gilles. Ton nom restera à jamais dans nos coeurs", a indiqué le club de ProA sur son compte Twitter. "Alain Gilles est parti trop tôt. Une légende du basket français et de l'Asvel vient de nous quitter. Toutes mes pensées vont à ses proches et à sa famille", a réagit de son côté, le président de l'Asvel, Tony Parker sur son compte Facebook.
Pour sa part, le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret (PS) a évoqué "un homme simple en dehors du basket et un personnage extraordinaire sur les parquets". "Nous nous attendions à une telle issue depuis quelques temps", a-t-il dit. "Il était le basketteur le plus talentueux des années 1960 et 1970, le joueur le plus important de l'histoire de l'Asvel", a estimé l'élu rappelant que le club avait aussi perdu, en octobre, André Buffière, "l'homme de la création", l'entraîneur emblématique, sous la direction duquel Alain Gilles a évolué entre 1973-1980 avant de lui succéder comme technicien.
"Gilles était phénoménal, avec un talent hors du commun même s'il n'était pas très athlétique, loin des stéréotypes du basketteur d'aujourd'hui. Il était l'homme de la dernière passe, du dernier dribble, capable de renverser un match avec un panier exceptionnel", a rappelé M. Bret, lui-même Villeurbannais depuis 1964. "Il faudra voir avec le club l'hommage que nous pourrons lui rendre sur Villeurbanne à la mesure du basketteur qu'il a été", a conclu le maire.
Surnommé Monsieur Basket
Arrière-meneur, Alain Gilles avait fait les beaux jours de l'Asvel dans les années 1970. Joueur très créatif et adroit, il était considéré comme le meilleur joueur français de l'histoire avant l'avènement d'Antoine Rigaudeau, puis de Tony Parker. Surnommé Monsieur Basket, il avait notamment été élu meilleur basketteur français du XXe siècle par un panel de joueurs, entraîneurs et journalistes.
Alain Gilles, qui figurait dans le cinq des légendes de l'Asvel avec Raphaël de Barros, son président à l'époque, Henri Grange, André Buffière et Delaney Rudd, avait été promu chevalier de la Légion d'Honneur en 2007 et titulaire de l'Ordre du mérite. Il avait reçu la médaille d'or de la Fédération française de basket-ball et figurait parmi les Gloires du sport depuis 2007.
Gilles (1,88 m), meneur ou arrière, avait débuté sa carrière à Roanne (1962-1965) avant de jouer 24 saisons à l'ASVEL (1965-1986). Il a porté à 160 reprises le maillot de l'équipe de France entre 1962 et 1977 (5e du Championnat du monde en 1963 et 6 participations au Championnat d'Europe).
Au cours de son parcours à Villeurbanne, Alain Gilles a été huit fois champion de France (meilleur marqueur français en 1971) et a gagné la coupe de France à deux reprises. Il a été élu huit fois meilleur joueur du championnat de France.
Avec lui, le club rhodanien a également perdu une finale de coupe Saporta contre Pesaro (1983). Il a réussi à atteindre une demi-finale de coupe Korac (1974) et une de Coupe des clubs champions face au Real Madrid (1976). Alain Gilles a, par ailleurs, été entraîneur du club villeurbannais (1980-1989), tout en continuant à jouer lors des premières saisons avec notamment deux finales du Championnat de France (1985-1986) et deux demi-finales de Coupe des coupes (1985, 1987). Il a ensuite dirigé Montpellier de 1990 à 1993.