Le rapport annuel de la Cour des comptes pointe les coûts d'investissement et «la finalité confuse» des internats d'excellence initiés en 2008 par Nicolas Sarkozy. Celui de Montpellier a certes coûté plus de 60 millions d'euros mais l'Etat a dû racheter le bâtiment et le rénover.
Les internats d'excellence se font étriller dans le rapport annuel de la Cour des comptes, publié mardi. Elle fait état d'une «finalité confuse» avec «des objectifs politiques jamais arbitrés» et «des modes de sélection des internes sans cohérence nationale». Les internats d'excellence étaient l'une des mesures emblématiques initiées par Nicolas Sarkozy en 2008. Il s'agissait de sortir l'élève méritant de son milieu familial perturbé ou défavorisé. Selon la Cour, cette politique «s'est déployée dans une diversité de formes d'établissements qui a nui à la lisibilité nationale du programme d'investissements». La juridiction financière relève les coûts d'investissement: 61,25 M€ pour Montpellier (510 places prévues), 48,5 M€ pour Sourdun (550 places prévues) et 33 M€ pour Marly (300 places prévues). «Le coût de création d'une place dépasse ainsi 100.000 € à Montpellier comme à Marly.»
En février 2012. Nicolas Sarkozy, alors président, était venu visiter l'internat d'excellence de Montpellier. La vitrine, selon lui, de la réussite des enfants issus de milieux défavorisés. Cette vitrine a coûté plus de 61 millions d'Euros, dont près de 13 dans le seul rachat et aménagement du site montpelliérain, appartenant auparavant au ministère de la Défense.
Pour autant, les résultats sont-ils à la hauteur des 100 000 euros déboursés pour chaque place créée ? Difficile à dire. Comme la Cour des Comptes, le syndicat enseignant SNES souligne l'opacité du volet pédagogique. La faute, selon le rapport, aux "carences du dispositif d'ensemble". La Cour demande au ministère de corriger sa copie.
Le reportage de Valérie Luxey et Cédric Métairon