Nikola Karabatic retourne à Kiel pour la 1ère fois en match officiel depuis son transfert mouvementé vers Montpellier
Karabatic y est attendu de pied ferme ce dimanche, lors du choc de la deuxième journée
de la Ligue des champions.C'est un retour empreint d'émotion pour Karabatic dans une ville qui l'a fait roi et où il s'est affirmé comme le meilleur joueur du monde.
"J'ai déjà joué une fois là-bas lors de ma première saison avec Montpellier mais c'était en amical. Là ça va être pour de vrai et ça va être spécial. J'ai passé quatre années fabuleuses là-bas", a-t-il déclaré.
De 2004 à 2009, Karabatic a régné sur la cité du handball, nichée au nord de l'Allemagne face à la mer baltique, qu'il a emmenée à quatre titres de champion consécutifs et une consécration en Ligue des champions en 2007.
Adulé par les 10.000 abonnés de la Sparkassen Arena, il a vécu une histoire d'amour
avec le THW mais qui a fini mal. "A la fin ça a été un peu tendu", se souvient le double champion du monde. Déçu par le départ de son entraîner Noka Serdarusic, Karabatic a quitté l'Allemagne dans une ambiance de fin de règne, assombrie en plus par des soupçons de corruption autour du club.
A Kiel, on n'a jamais vraiment digéré l'épisode, d'autant que Karabatic a emmené le Slovène Vid Kavticnik dans ses bagages à Montpellier.
C'est donc sans surprise que le Français a vu fleurir quelques articles corrosifs dans la presse allemande ces derniers jours. "Karabatic attaque son ancien royaume", titre notamment le journal en ligne www.Sport1.de, qui lui prête des déclarations du genre: "je ne me réjouis plus des victoires de Kiel" ou "Kiel ne s'est pas comporté comme le ferait un club bien géré".
Tohu-bohu
"Les médias allemands font monter la sauce en détournant certaines de mes interviews,
répond l'arrière des Bleus. Ils ne mettent que du négatif et disent que je les attaque. Du coup le public risque de se retourner contre nous, mais bon, je suis habitué, je sais comment ça se passe."
On reproche également à Karabatic de vouloir débaucher les deux Français toujours
sous contrat avec Kiel, Thierry Omeyer et Daniel Narcisse. Omeyer a déjà signé
pour rejoindre Montpellier en 2013 mais pourrait arriver dans l'Hérault un an plus tôt. "Et quand Thierry va partir, Daniel n'aura plus envie de rester à Kiel", dit Karabatic selon l'hebddomadaire Sport-Bild.
Face à ce tohu-bohu, Karabatic préfère sourire, "content seulement de jouer contre les copains" et de disputer un "gros match de Ligue des champions".
"C'est la meilleure équipe d'Europe et il y a tous mes potes en face. C'est un match important mais il ne va éliminer personne. On va là-bas pour gagner mais aussi se jauger", annonce le champion olympique de Pékin.
Pour confirmer aussi cette nouvelle capacité à voyager, démontrée la saison dernière avec un succès à Hambourg notamment. "On a plus confiance en nous, on sait qu'on peut faire des résultats à l'extérieur. C'est vraiment un pas important si on veut un jour gagner la Ligue des champions."
A cet égard, Kiel constitue un modèle pour Montpellier. "C'est un modèle pour tous les clubs", souligne Karabatic qui ajoute: "Mais bon, nous aussi!".