A Montpellier, la moitié des commerces situés au niveau bas du Triangle, près du Polygone, a fermé en 2 ans, en raison de la chute de la fréquentation. Mais pas seulement. Tentatives d'explications et ébauche de solutions
Au niveau bas du Triangle, dans l'une des zones les plus commerçantes de Montpellier, près de la moitié des commerces a fermé en 2 ans. Une situation paradoxale qui résulte de plusieurs facteurs étroitement imbriqués.
Le diagnostic est posé par l'un des "piliers" de la galerie, Jean-Marie Sevestre, PDG de la grande librairie montpelliéraine Sauramps. Elle est installée au Triangle, sur plusieurs niveaux, depuis 1978, mais cette locomotive ne suffit plus à maintenir les autres commerces.
Baisse de fréquentation et loyers élevés
Selon Jean-Marie Sevestre, les loyers du niveau bas, très élevés, comme partout en centre ville, ne sont plus aujourd'hui en adéquation avec la réalité commerciale : depuis le départ des milliers de salariés et d'usagers de l'ancienne mairie vers le nouvel hôtel de ville de Port Marianne, la fréquentation de la galerie marchande a chuté. Et les commerçants intéressés par les locaux vacants ne sont plus prêts à payer le même prix qu'auparavant.
Une copropriété hétérogène
La crise n'a pas arrangé les choses. L'aspect vieillissant du centre commercial non plus. Depuis sa création, au milieu des années 1970, la centaine de co-propriétaires qui se partagent le niveau haut et bas (commerçants, entreprises, particuliers, aux usages bien différents) a eu bien du mal à s'accorder sur les travaux et les actions de dynamisation à mener.
Requalification urbaine d'ici 10 ans
Le projet de requalification urbaine, axé autour de la démollition de l'ancienne mairie, suffira-t-il à relancer la dynamique commerciale ?
Il comprendrait l'ouverture d'une voie piétonne vers le quartier d'Antigone et l'aggrandissement du Polygone, mais ne verrait pas le jour avant 10 ans, selon le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Philippe Saurel (DVG).
Car il manque 30 millions pour boucler le dossier. Les partenaires privés sont donc sollicités mais le montage est complexe et l'accord difficile à trouver.
La CCI se saisit du dossier
En attendant, la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier souhaiterait insuffler au plus vite une orientation commerciale au niveau bas du Triangle. Pour ça, elle propose sa médiation et son savoir-faire afin de trouver des commerçants qui pourraient drainer une nouvelle clientèle, comme par exemple une supérette bio. C'est ce que nous a confié son président André Deljarry. Il invite les propriétaires à venir se mettre autour de la table, dans un reportage dont les images sont signées Juliette Mörch.