Presque 5 ans après le drame, le procès de six militaires ou ex-militaires qui avaient participé en 2008 à une démonstration du 3e RPIMa de Carcassonne dans l'Aude, blessant 16 personnes, s'est ouvert mercredi matin à Montpellier devant la chambre militaire du tribunal correctionnel.
Le principal prévenu est le sergent Nicolas Vizioz, 33 ans, du Groupe commando parachutisme (GCP) du 3e régiment de parachutistes d'infanterie de Marine (RPIMa), qui ouvrit le feu le 29 juin 2008 sur le public avec une arme chargée à la fois de balles réelles et de balles à blanc.
Arrivé peu avant l'ouverture de l'audience, M. Vizioz a longuement salué son ancien patron, le colonel Frédéric Merveilleux du Vignaux, qui comparaît lui aussi dans ce dossier pour des problèmes d'organisation. M. Vizioz a été révoqué de l'armée sans droit à pension.
Sont également sur le banc des prévenus le lieutenant Christophe Allard, supérieur direct de M. Vizioz, le capitaine Hugues Bonningues, le capitaine Jean-Baptiste Pothier et le lieutenant-colonel Lionel Peyre. Tous sont mis en cause pour des problèmes d'organisation ou de gestion des munitions.
Sur le plan disciplinaire, Peyre et Merveilleux du Vignaux avaient écopé de 30 jours d'arrêt, et Bonningues a été radié des cadres en 2010. Allard avait été arrêté 20 jours mais a démissionné. Pothier n'avait pas été sanctionné.
Le procès vise à comprendre comment le sergent Vizioz, dont les analyses ont démontré qu'il n'avait consommé ni substance interdite ni alcool, avait pu se retrouver avec dans les mains une arme chargée de balles de guerre (de couleur verte) et de balles à blanc (de couleur grise).
Lors de l'instruction, il a esquissé un début d'explication en reconnaissant avoir conservé quelques jours avant les faits un demi-chargeur qu'il aurait pu malencontreusement mélanger.
Mais l'enquête a aussi mis en exergue un certain laxisme dans le fonctionnement de cette unité d'élite engagée régulièrement dans des opérations extérieures, en Afrique ou en Afghanistan, tant au plan de l'organisation de cette démonstration que de la gestion des munitions.
En début d'audience, le président Philippe De Guardia a souligné l'importance du stock de munitions dans le drame. Le tribunal devra aussi réfléchir à l'indemnisation des victimes, a-t-il dit, sous réserve d'un problème de compétence juridique.
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