Procès des 108 coups de couteau à Lunel : deux nouveaux accusés devant les assises 16 ans après le meurtre d'Abdelaziz Jhilal

Six mois après l'annulation de la condamnation d'Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, les deux auteurs de l'homicide comparaissent de mercredi à vendredi devant la Cour d'assises de l'Hérault pour l'assassinat en décembre 1997, à Lunel, d'un dealer de cannabis, lardé de 108 coups de couteau.

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Avant d'être l'affaire Boulma-Helaili, le meurtre d'Abdelaziz Jhilal était l'affaire Azzimani - el-Jabri

Cette vieille affaire avait rebondi en 2011, grâce au revirement du témoin principal puis d'expertises ADN permettant de disculper Abdelkader Azzimani, 47 ans, et Abderrahim el-Jabri, 46 ans, condamnés en 2003 à 20 ans de réclusion mais qui avaient toujours clamé leur innocence.


Décision rarissime, la cour de révision avait annulé en mai leur condamnation.

Un nouveau verdict dans cette affaire leur ouvrira la voie à un procès en révision devant une cour d'assises, leur laissant espérer, cette fois, un acquittement, acte encore plus rare.


Le procès des "vrais" meurtriers, encore présumés, de l'homicide de 1997

A partir de mercredi, ce sont donc Michel Boulma, un manutentionnaire de 34 ans, et Bouziane Helaili, un directeur de centre de loisirs de 36 ans, qui répondront de ces faits.
Les deux hommes disculpent Azzimani et el-Jabri, mais ensuite leurs versions divergent sur ce meurtre commis sur fond de transaction portant sur cinq kilos de cannabis.
Incriminé par son ADN, Boulma, trois fois condamné, rejette le crime sur Helaili, au casier vierge. Il se décrit comme un simple témoin "halluciné des faits" et raconte que Helaili, qu'il ne connaissait pas auparavant, "a tranché soudainement"
la gorge d'Abdelaziz Jhilal, 22 ans.

''Pas de 2e erreur judiciaire'' - les témoignages des 2 hommes divergent

Helaili, lui, veut, selon son avocate Me Iris Christol, "payer pour ce qu'il a fait", à savoir seulement "quelques coups de couteau", selon elle.
Mais pour la justice, les deux thèses ne tiennent pas, notamment au regard des expertises, l'autopsie militant pour une pluralité d'agresseurs.
Me Christol, comme son collègue Anthony Chabert, défenseur de Boulma, aujourd'hui préviennent: "Pas de deuxième erreur judiciaire"
"Seize ans après, c'est difficile", souligne Me Chabert. "Le dossier n'est pas favorable mais des personnes n'ont pas tout dit", assure-t-il.

Ex-condamnés, MM. Azzimani et el-Jabri viendront à ce procès à titre de témoins, probablement jeudi. "C'est un moment important pour eux. J'espère qu'ils seront bien traités", a dit un de leurs défenseurs, Jean-Marc Darrigade.


Seulement huit condamnés pour crimes ont été acquittés depuis 1945 au terme d'une procédure de révision. MM. Azzimani et el-Jabri, qui ont passé 12 et 13 ans derrière les barreaux, pourraient être les suivants.
Au départ, aux yeux de la justice, tout les accusait. Ils avaient été identifiés par un témoin qui apparaissait alors fiable mais qui s'est avéré de peu de valeur, avaient été vus non loin du lieu du crime, avaient été parmi les derniers à voir la victime et avaient admis être impliqués dans le trafic de drogue à l'origine du meurtre.

Après avoir écopé de six ans de prison pour trafic de stupéfiants, ils avaient été jugés et condamnés pour le meurtre. Cette peine avait été confirmée en 2004 en appel, malgré une étrange requalification du chef d'accusation en "complicité" d'homicide, sans que l'auteur principal soit identifié.
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