Les soldes d'hiver vont démarrer officiellement ce mercredi alors que les promotions ont déjà commencé depuis plusieurs semaines et après une saison catastrophique, marquée par les attentats et une météo particulièrement clémente.
Les soldes, seule période où les commerçants sont autorisés à vendre à perte, dureront jusqu'au 16 février. Plusieurs régions frontalières et des DOM TOM, bénéficiant de dérogations, ont commencé les rabais dès les 2 et 3 janvier.
Mais dans les faits, les promotions ont déjà débuté depuis longtemps. Cette année, les prix barrés sont apparus avant Noël dans plusieurs enseignes. Suivis les 25 et 26 décembre, de vastes opérations de ventes privées.
"Ces opérations ont été plus nombreuses cette année, car le commerce était totalement bloqué. Les professionnels n'avaient d'autre choix pour faire revenir les clients", commente Daniel Wertel, président de la Fédération du prêt-à-porter féminin (FFPAP).
Entre les attentats du 13 novembre à Paris, qui ont stoppé net toute envie de consommer, et l'été indien qui s'est prolongé jusqu'en décembre, les ventes textile ont littéralement plongé cet automne.
Selon l'Insee, les ventes d'habillement ont reculé de 0,6% en septembre et de 1,2% en octobre, avant de décrocher fortement en novembre (4,7%). La FFPAPF évoque un "annus horribilis", avec des chutes de chiffre d'affaires, allant jusqu'à 20% pour certains commerçants indépendants. Les stocks sont donc particulièrement fournis et les réductions devraient être importantes (entre 50 et 60% dès les premiers jours).
Des prévisions incertaines
Les commerçants paraissent néanmoins dubitatifs quant à un éventuel effet de rattrapage. De leur côté, les consommateurs sont encore nombreux à prévoir de faire les soldes, mais l'attrait s'est émoussé au fil des ans et de la multiplication des ventes à prix barrés toute l'année.
Les sondages présagent des soldes assez incertains. Selon une étude Ifop pour Spartoo réalisée du 15 au 17 décembre, 84% des Français prévoient de faire les soldes cette année, contre 76% l'an dernier.
Mais un autre sondage Toluna pour LSA, datant des 28 et 29 décembre, indique, lui, que les Français sont moins nombreux à vouloir participer à l'événement (75,4% contre 77,8% en 2014).
Une étude Yougov pour MaReduc montre, elle, que 28% des Français déclarent qu'ils ne feront pas du tout ou probablement pas les soldes cette année.
Plus de 200 euros en moyenne
Sur le budget aussi, les tendances s'affrontent: en baisse de 4,9% pour Toluna, soit 215,50 euros, et en hausse de 31% selon l'Ifop, soit 227 euros, qui précise toutefois que 53% des consommateurs ne savent pas encore quelle enveloppe ils vont consacrer aux soldes.
L'attente reste toutefois moins grande qu'autrefois, avec seulement 21,1% des Français qui indiquent avoir différé des achats depuis plusieurs semaines ou mois (-3,2 points) en vue des soldes, selon Toluna. Et pour une majorité (70%), la période sera surtout l'occasion d'achats "utiles", et pas forcément d'"achats coup de coeur", note l'Ifop.
Yougov montre même que les Français sont désormais plus nombreux à profiter des promotions hors soldes (50%) que des soldes officiels (47%) pour réaliser de bonnes affaires.
"Les consommateurs n'attendent plus les soldes officiels avec impatience, mais ils ont malgré tout envie de renouveler leur garde-robe et certains équipements. Les remises proposées seront sans doute déterminantes pour passer à l'acte", estime Philippe Guilbert, directeur général de Toluna.
La météo jouera également un rôle important, des températures plus fraîches pouvant redonner aux Français l'envie d'acheter les grosses pièces d'hiver (pulls, manteaux...) jusqu'ici délaissées, ajoute Yves Marin, expert chez Kurt Salmon.
Et on recommence le 22 juin