Le métropolite Dimitrios, responsable de l'Eglise grecque-orthodoxe en France, a installé ce jeudi la commission d'enquête indépendante qui doit faire "la lumière" sur les abus sexuels qui auraient été commis dans le monastère de Saint-Nicolas-de-la-Dalmerie à Joncels dans l'Hérault, à la fin des années 70.
Le métropolite Dimitrios, responsable de l'Eglise grecque-orthodoxe en France, a installé jeudi 17 novembre 2022 la commission d'enquête indépendante qui doit se pencher sur des accusations d'abus sexuels commis il y a plus de 30 ans dans le monastère orthodoxe Saint-Nicolas de la Dalmeirie, situé à Joncels dans l'Hérault.
Même si les faits sont prescrits, l'instance devra faire "la lumière" sur les abus sexuels commis par deux clercs du monastère mais aussi établir "systématiquement la vérité" sur les "actes inqualifiables qui ont pu advenir ou pourraient continuer d'advenir au sein de notre Métropole", écrit le responsable grec-orthodoxe dans la lettre de mission adressée aux deux personnalités chargées de présider la commission.
Il s'agit de Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), et Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miporof).
Les témoignages de trois victimes
Le 16 septembre 2022, le quotidien Libération avait révélé les témoignages de trois frères, victimes de viols répétés commis par deux responsables du monastère, trois étés de suite, entre 1978 et 1980, alors qu'ils avaient respectivement 8, 10 et 12 ans. Les trois frères ont déposé plainte auprès de la gendarmerie en 2008 et en 2009. Mais ces plaintes ont été classées sans suite car les faits remontaient alors à plus de 20 ans, ce qui était à l'époque le délai de prescription pour ce type de crimes. Un délai allongé récemment à 30 ans.
Ces deux clercs sont aujourd'hui décédés mais il est "malheureusement conjecturable que ces abus n'aient pas été isolés", écrit encore le métropolite Dimitrios. "L'influence délétère de Benoît Dupuis-Pugliese et Marc Renaud Bezot ne s'est pas cantonnée au monastère de la Dalmerie mais s'est exercée dans d'autres lieux monastiques et paroissiaux", explique en effet le chef de l'Eglise grecque-orthodoxe en France.
Le but de la Commission sera donc "d'établir la vérité sur le passé autant que sur le présent grâce au recueil extensif de la parole des victimes, d'évaluer le comportement des membres du clergé et autres responsables institutionnels face à de tels cas, d'établir un protocole interne de repérage et de signalement".
Un premier rapport d'étape pourrait intervenir au printemps 2023 et pourrait faire l'objet d'une communication publique.
Avec AFP.