Après la publication d'une tribune dans Le Monde appelant à réformer la bouvine, le monde du taureau de Camargue est en ébullition. Lors d'une conférence de presse organisée par Eddine Ariztegui, le conseiller municipal du Parti Animaliste de Montpellier à l'origine de ce texte, des élus de la Métropole et des représentants de la course Camarguaise ont tenté de pénétrer dans les lieux. Une confrontation tendue à l'image du débat qui les oppose.
Dans une tribune du journal Le Monde, des personnalités politiques et des associations animalistes, parmi lesquelles Julien Bayou, Caroline Roose et Henry-Jean Servat ont demandé une réglementation des pratiques entourant la bouvine.
Pratiques "archaïques"
Les défenseurs de la cause animale entendaient dénoncer "des pratiques archaïques" inhérentes à la course camarguaise, notamment le supplice de la pince : "Dans les manades, les jeunes taureaux sont castrés afin notamment de les rendre moins dangereux lors des courses. Pratiqué par torsion testiculaire et blocage de l’afflux sanguin, le bistournage est la méthode la plus ancienne. Aussi appelé localement « le supplice de la pince », il consiste à écraser chaque cordon spermatique à travers le scrotum. Couché de force et pattes ligotées, l’animal subit souvent cette mutilation à vif", précisent les signataires de la tribune.
Pas d'interdiction
Après la corrida, c'est donc au tour de la course camarguaise et de la bouvine en général, des lâchers de taureaux dans les rues des villages aux ferrades (marquage des bêtes au fer rouge au fer rouge), de se retrouver dans la ligne de mire des élus et associations écologistes. Ils assurent ne pas vouloir l'interdire, mais seulement revoir les pratiques.
Tensions
Lors d'une conférence de presse organisée par Eddine Ariztegui, le conseiller municipal du Parti Animaliste de Montpellier à l'origine de ce texte, des élus de la Métropole et des représentants de la course Camarguaise ont tenté de pénétrer dans les lieux. Les maires de Pérols, Saint-Brès, Beaulieu, tous défenseurs de la bouvine, se sont vu refuser l'accès à la conférence de presse.
Un agent de sécurité leur a barré l'accès au Club de la presse. Une bousculade et quelques échanges tendus se sont déroulés avant que l'élue Coralie Mantion sorte discuter avec les élus. La conférence de presse s'est ensuite tenue comme prévu.
Les tensions apaisées, la conférence a pu se tenir. Elle s'inscrit dans la suite d'un débat autour de la tauromachie et de la polémique après l'examen de la proposition de loi d'Aymeric Caron qui avait fait long feu en fin d'année dernière.
Tensions politiques
La polémique a été lancée par des élus montpelliérains dont des écologistes qui ont pris leurs distances avec leur parti comme c'est le cas de Coralie Mantion. Ce débat pourrait laisser présager d'autres tensions politiques au sein de la Métropole de Montpellier.
Manifestation
Les acteurs de la bouvine préparent une demande d’inscription à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, en partenariat avec des pratiquants d’activités tauromachiques du sud. Suite à cette tribune, ils ont dénoncé une “attaque des traditions camarguaises”, un “coup de buzz” et une “exploitation opportuniste” de quelques élus “qui ne connaissent rien à ce milieu”. L'association des aficionados de Provence appelle à manifester le 11 janvier à Montpellier.