Gaëlle Nayo Ketchanke, habitante de Clermont l’Hérault à côté de Montpellier vient de remporter deux médailles, l’or et l’argent, ce vendredi aux championnats d’Europe d’haltérophilie à Moscou. Une performance qui lui offre une place pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
Gaëlle Nayo Ketchanke, la Clermontaise de 33 ans vient d'obtenir deux médailles aux Championnats d'Europe d'haltérophilie de Moscou, l'or et l'argent mais aussi une qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
23 ans d'haltérophilie
Gaëlle vient du Cameroun, de Douala, c'est là-bas qu'elle a commencé l'haltérophilie à l'âge de 10 ans avec son papa, qui était aussi son entraîneur. En 2008 elle part pour la France, pour se préparer pour les Jeux Olympiques de Pékin. Mais au moment de repartir, la Camerounaise décide de rester et de s’installer en métropole. Pendant plusieurs années, elle est sans-papiers avant d'être régularisée au moment où elle arrive à Clermont-l’Hérault, un village du sud de la France, situé à quelques kilomètres de Montpellier.
Sa carrière décolle, elle participe à de nombreuses compétitions : championnats de France, d'Europe, du monde. Elle est plusieurs fois médaillée d'Europe mais aussi du monde, en 2018, 2016 et 2015 aussi. Mais cette année à Moscou, c'est la première fois qu'elle reçoit l'or aux championnats d'Europe.
Les galères commencent
La championne s’est blessée au coude lors des précédents championnats d’Europe en 2019 : « cette blessure signait la fin de sa carrière, nous explique son entraîneur mais aussi compagnon, Laurent Pedreno, elle s’est arrêtée pendant plusieurs mois, puis elle a été opérée. Elle a pu reprendre doucement mais sûrement ».
Puis il y a eu le covid et l’arrêt des entraînements. Et le mois dernier, un mois avant les championnats d’Europe, le jeune clermontaise perd son papa. Elle doit repartir au Cameroun, dans sa ville d’origine : "La préparation a été très compliquée, la plus dure que l’on ait faite je dirai. Le décès de son papa n’a pas arrangé les choses. On savait qu’elle était très loin de son meilleur niveau, mais elle a prouvé une énième fois qu’elle était en compétition."
Deux médailles et une place pour les JO
Mais la jeune femme s’envole quand même pour les championnats avec une idée en tête se qualifier pour les Jeux-Olympiques : "Je suis partie avec l’idée de marquer le nombre de points nécessaire pour m’éloigner le plus de mes adversaires. Je ne pensais pas remporter des médailles."
Pourtant la championne repart avec l'or et l'argent : l’or à l’épaulé-jeté avec 131 kilos et surtout l’argent au total olympique avec 231 kilos (100 kilos à l’arraché et 131 kilos à l’épaulé-jeté).
Mentalement ce fut la compétition la plus difficile de ma carrière. Ca faisait 14 mois que je n’étais pas retournée en compétition à cause du covid. J’ai eu du mal à m’y retrouver. Tout était difficile, la concentration, l’entraînement.
Une chose est sûre, ces performances ont permis à la sportive de retrouver une confiance en elle : "Maintenant je sais où je vais, j’étais un peu dans le flou à cause du covid. Là, je sais que je suis qualifiée pour les JO, je peux me concentrer sur les entraînements."