Du 4 au 26 juillet dernier, le département a connu une vague de chaleur de 23 jours, un record depuis au moins 1947. Ces épisodes climatiques gagnent en intensité, se rapprochent et se multiplient.
23 jours. L’Hérault a connu, du 4 au 26 juillet, la plus longue vague de chaleur jamais observée dans le département. En France, ces évènements sont recensés depuis 1947.
Un pic de chaleur est un épisode bref, de 24 à 48h, durant lequel les températures dépassent les normales de saison. On parle de vague de chaleur lorsque les températures sont nettement plus élevées que les normales pendant plusieurs jours.
Mais ce seuil varie d’un département à l’autre : il est calculé selon l’historique des normales de saison. Dans l’Hérault, Météo France considère qu’il y a vague de chaleur quand la moyenne des températures du jour et de la nuit dépasse les 25°. Dans le Finistère, il y a vague de chaleur dès 19,9°.
Le déclenchement d'une alerte canicule est une aide à la décision publique qui prend en compte l’impact qu’auront les fortes chaleurs sur la santé des populations. Le risque de surmortalité est plus élevé dans une zone où les infrastructures ne sont pas adaptées et où les habitants ne sont pas habitués à vivre sous des températures élevées. Le seuil d’alerte sera donc déclenché à partir d’une température plus basse dans les régions peu familiarisées aux fortes chaleurs.
Trompe l’œil
"On a des vagues de chaleur de plus en plus longues, de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses", souligne Damien Griffaut, responsable adjoint du service prévision et climatologie du centre Météo France d’Aix-en-Provence.
En moyenne, la France comptait une vague de chaleur tous les cinq ans avant 1989. Depuis les années 2000, on en compte une par an.
À l’échelle départementale aussi, les vagues de chaleur se rapprochent. Depuis 1947, l’Hérault a connu cinq vagues de chaleur particulièrement longues : une en 1952, deux au début des années 2000, une en 2018 et une en 2019.
C’est beaucoup plus fréquent depuis les années 2000, et il y a une nette accélération à partir de 2010.
Damien Griffaut, responsable adjoint du service prévision et climatologie du centre Météo France d’Aix-en-Provence.
L’augmentation de ces phénomènes est flagrante mais masque une partie de la réalité. Pour définir les normales de saison, Météo France fait une moyenne des températures observées dans un département sur trente ans. Puisqu’il fait de plus en plus chaud, les seuils augmentent continuellement, et des températures jugées exceptionnelles il y a cinquante ans tomberaient dans la catégorie "normale" en 2022.
"Une canicule d’aujourd’hui sera une température normale dans 50 ou 100 ans", pointe Damien Griffaut. Et inversement, les pics de chaleur enregistrés dans les années 1950 n’auraient peut-être pas été retenus comme tel aujourd’hui.
Météo France prédit un retour des fortes chaleurs dès ce samedi 30 juillet, avec des maximales avoisinant les 35° à Montpellier.