Mercredi 20 et jeudi 21 mars, des journalistes de France Télévisions vont échanger avec les élèves et les enseignants de l’académie de Montpellier. Serge Barbet, délégué général du CLEMI nous explique l'importance de l'éducation aux médias et à l'information à l'heure du développement des fake news.
À l’occasion de la 35e édition de la Semaine de la presse et des médias dans l'Ecole, France Télévisions et le Ministère de l'Education nationale organisent la 6ème étape du tour de France de l’EMI à Montpellier. Mercredi 20 et jeudi 21 mars, des journalistes de France Télévisions vont échanger avec les élèves et les enseignants de l’académie.
L'occasion pour Serge Barbet, délégué général du Centre pour l'éducation aux médias et à l'information de nous éclairer sur les actions menées par l'Education nationale.
Quelle est la mission du CLEMI ?
Depuis plus de 40 ans, nous œuvrons dans trois directions principales. D'abord en proposant une formation aux enseignants du 1er et second degré en éducation aux médias et à l’information. Deuxième axe : produire, diffuser et valoriser des ressources en éducation aux médias.
Enfin, nous organisons des actions éducatives pour promouvoir l'éducation aux médias et l’information. La plus connue est la semaine de la presse et des médias dans l’école qui se tient depuis 35 ans. 290 000 enseignants sont inscrits et plus de 4,7 millions d’élèves sont concernés.
Nous proposons également le concours des médias scolaires : faire faire l’information par des élèves. Avec Médiaticks et Zéro clichés pour l'égalité filles-garçons, nous sommes là au cœur des pédagogies de l’éducation des médias et à l’information.
Nous avons une forte activité en direction des familles, dans leurs rapports aux écrans dans une logique de co-éducation
Serge Barbet, délégué général du CLEMI
Nous avons aussi une forte activité en direction des familles, dans leurs rapports aux écrans dans une logique de co-éducation et de parentalité numérique.
L’éducation aux médias et à l’information se déploie enfin fortement au niveau européen.
Les jeunes s'informent beaucoup via les réseaux sociaux, sources de désinformation. Comment lutter contre ce phénomène ?
On dit que les élèves s’informeraient quasi exclusivement sur les plateformes et les réseaux sociaux numériques. C’est plus nuancé que ça. Les élèves sont évidemment domiciliés chez leurs parents et les pratiques informationnelles sont un mélange entre celles des parents ( avec donc un accès aux médias dit traditionnels, la télé ou la radio) et les réseaux sociaux.
Il y a donc une pluralité aujourd’hui de sources. Cette nuance est extrêmement importante car elle réaffirme le rôle des médias dans toute leur diversité dans la formation citoyenne des plus jeunes.
Nous sommes dans un monde ou chaque information va être accompagnée de son corollaire de désinformation, sur tout type de sujet. Lors de la covid, de conflits internationaux, toutes les informations sont remises en cause par des entreprises de désinformation de toute nature.
Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de guerre informationnelle
Serge Barbet, délégué général du CLEMI
Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de guerre informationnelle qui met en exergue l’importance d’accompagner les élèves, de les former et pour cela il faut insister sur la formation des enseignants et de tous les agents de l’éducation nationale.
Tous les citoyens de notre pays doivent être formés à ces enjeux médiatiques et numériques pour avoir une résilience informationnelle face à tous ces coups qui sont portés aujourd’hui au monde de l’information.
Ne s'agit-il pas d'une éducation plus globale à la citoyenneté ?
L'éducation aux médias et à l’information est retravaillée dans le cadre de la rénovation des programmes d’enseignement qui seront appliqués à la rentrée prochaine. Objectif : avoir un parcours progressif depuis le CP jusqu’à la classe de Terminale. Il n'y a pas de citoyen libre et éclairé sans un renforcement notable de ces enjeux liés à l’éducation aux médias et à l’information.
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Dans ce cadre, quel est l'objectif du Tour de France de l'éducation aux médias, à l'information et à la citoyenneté ?
C'est la concrétisation du projet porté par le CLEMI depuis sa création dans sa vocation de faire travailler ensemble acteurs de l’enseignement et les médias. À l’ère numérique, il est totalement pertinent et inspire aujourd’hui de nombreuses régions à l’étranger.
L’investissement à nos côtes de France Télévisions depuis la rentrée 2022 est vraiment d’associer les compétences : l’expertise des professionnels de l’information et des médias d’un côté, de l’autre l’expertise pédagogique des formateurs en éducation aux médias. Ensemble, nous proposons cette formation continue aux enseignants. 9 académies ont déjà été concernées. Des centaines et des centaines d’enseignants ont ainsi été formées.
Nous voyons bien que ce croisement des expertises est nécessaire pour avoir une formation qui soit à la hauteur de la complexité des enjeux informationnels aujourd’hui.