Depuis 10 ans, Montpellier participe à la conquête du ciel, grâce à son Centre spatial universitaire, leader des nano-satellites en France. Ces satellites miniatures permettent de nombreuses expérimentations. Le CSUM prépare des lancers importants pour 2023.
Les paraboles pointées vers le ciel, les yeux rivés sur les trajectoires. Dans la salle de contrôle du centre spatial universitaire, on surveille les petits satellites maison.
"Il y a plusieurs petits bouts de Montpellier qui se baladent dans le ciel. Il y a quatre petits cubes de 10 cm de côté, quatre satellites dans le ciel de Montpellier", explique devant son écran d'ordinateur Thibault Delorme, le chef de projet.
Ces nano-satellites, des satellites miniatures, ils font tout comme les grands, mais coûtent beaucoup moins cher. Montpellier est à la pointe de cette technologie. Son dernier bébé est un petit bijou qui sera en liaison avec les bateaux.
"L'idée, c'est de communiquer avec des bateaux en Méditerranée pour recueillir des données et ensuite les traiter et les donner à Météo-France ."
"L'objectif, c'est de mieux prévoir les épisodes cévenols dans le Sud de la France," détaillent Juan Londonon et Ezechiel Pinede, ingénieur et apprenti chef de projet.
Lancement en 2023 avec la fusée Ariane 6
Grâce aux données recueillies sur la vapeur d'eau en Méditerranée, ce satellite devrait permettre de mieux surveiller la progression des intempéries. Il sera lancé fin 2023 avec la fusée Ariane 6. L'aboutissement d'un long travail.
"Cela a été jusqu'à présent notre plus gros projet, nous y travaillons depuis bientôt dix ans puisque nous avons dû développer toute la technologie. C'est notre marque de fabrique, nous sommes propriétaires de la technologie", déclare Laurent Dusseau, directeur du CSUM.
Ce savoir-faire a attiré Airbus et des industriels du spatial qui ont reconduit pour dix ans leur partenariat au sein d'une Fondation. Avec quatre lancers prévus en 2023, Montpellier commence à être reconnue.
"Nous fûmes la première université à faire des nano-satellites en France. Actuellement, la renommée de l'Université de Montpellier n'est pas que nationale, elle est européenne, elle est même mondiale", conclut Jean-Claude Gayssot, ancien ministre et président de la Fondation Van Allen.
Le CSUM a formé un millier d'étudiants et mène des programmes avec Djibouti, le Sénégal, l'Afrique du Sud. Avec ses mini satellites, Montpellier veut faire sa place dans l'espace.
Ecrit avec Anne-Sophie Mandrou.