Frédéric Mendy, cet ancien joueur de football et entraîneur des féminines de Montpellier fait aujourd'hui partie d'une autre équipe, solidaire. Celle du service d'incendie et de secours de l'Hérault. Il est pompier volontaire dans la caserne d'un quartier qui lui est cher, celui du stade de la Mosson à Montpellier.
Il y a urgence ! Les pompiers de Montpellier viennent d'être appeler, la vie d'une femme est en danger.
" Donc on part pour secourir une personne qui a des idées suicidaires, " informe le passager du camion de pompier en direction du conducteur.
Pas une seconde à perdre ! Frédéric Mendy se faufile dans la circulation. Pompier volontaire depuis 4 ans, l'ancien footballeur professionnel sait que chaque seconde compte.
" Ecoutez-moi s'il vous plait, ouvrez la porte madame ," dit-il devant la porte d'entrée. Sans réponse à ces appels, son collègue enfonce la porte d'un coup de pied pour que l'équipe de secours puisse entrer.
A l'intérieur, une femme en pleine crise de panique.
Une fois dans l'appartement, il arrive à calmer cette dame. Elle sera conduite à l'hôpital.
" On est dans un milieu où c'est touchant. On voit des personnes, comme cette femme, qui sont en détresse. Des gens qui perdent leur maison qui a pris feu. Ce qui est agréable dans ce métier, c'est qu'on ne sait pas pourquoi on intervient, " explique Frédéric Mendy.
Du football aux missions de secours
Footballeur professionnel de 1992 à 2007, le défenseur a joué à Martigues, à Bastia et Montpellier. Il dispute la finale de la Coupe de France 2002 que le SC Bastia perd contre le FC Lorient (1-0).
En 2004, après 187 matchs sous le maillot bleu, il rejoint le Montpellier Hérault, alors en Ligue 2. Il y joue trois saisons avant de prendre sa retraite sportive à l'été 2007.
Après plusieurs années passées à la formation au MHSC, il est devenu en juillet 2019 l'entraineur de la section féminine du club héraultais, évoluant en Division 1.
Au total , 337 matchs pour ce joueur au grand cœur qui rêvait de troquer les crampons contre les rangers.
Je repartirais dans le foot, c'est sûr, mais je ne lâcherais pas les pompiers, je continuerais toujours à faire ça !
Frédéric Mendy
" Mon rêve de gosse, c'était d'être pompier. Où j'habitais, il y avait la tour des marins-pompiers. Et là, je les voyais, cela me plaisait....je repartirais dans le foot, c'est sûr mais je ne lâcherais pas les pompiers, je continuerais toujours à faire ça ! , " confie Frédéric Mendy.
Une vocation
Frédéric assure plus de 100 jours de garde par an au sein de la caserne de la Paillade. C'est aujourd'hui sa deuxième famille. De l'aveu même de son commandant, " c'est un pompier exemplaire . "
Quand il est arrivé, j'ai vu une personne très motivée, très présente, au-delà de ce que l'on peut voir habituellement.
Olivier Hayez Commandant au centre des sapeurs-pompiers de la Paillade (Montpellier)
" Quand il est arrivé, j'ai vu une personne très motivée, très présente, au-delà de ce que l'on peut voir habituellement. Avant même qu'il ait reçu ses premières formations , il était présent pour s'immerger, pour s'intégrer, faire connaissance avec les gars, voir comment ça fonctionne. Ca m' a un peu surpris mais c'est quelque chose qui s'est confirmé dans le temps, " témoigne Olivier Hayez, Commandant au centre des sapeurs-pompiers de la Paillade à Montpellier.
Les sorties s'enchainent. Sur une journée de garde, Frédéric sort une dizaine de fois en intervention. C'est presque aussi physique qu'un match de football
" C'est vraiment beaucoup plus dur ! Mais quand vous arrivez et que vous ramassez une mamie qui est tombée, comme tout à l'heure, lorsqu'elle vous dit "merci", ça vaut un but , ça vaut même plus ! " conclut l'ex-footballeur.
Comme Frédéric Mendy, ils sont près de 200 000 pompiers volontaires en France. Avec une seule devise : " Courage et dévouement ! "