Gestion des déchets : un incinérateur de plastique fracture la majorité de la Métropole de Montpellier

C'est l'incinérateur de la discorde. La majorité de la Métropole de Montpellier se déchire autour du traitement des déchets. Une semaine après le retrait de sa délégation, l'élu François Vasquez d'Europe Ecologie Les Verts lance une série de réunions publiques. La première a eu lieu mercredi 6 mars.

Un futur incinérateur de déchets plastiques à 12 kilomètres du centre de Montpellier ? La question divise la majorité depuis deux semaines et interroge les habitants.

"Là, je viens voir s’il y a d'autres solutions, fin, si ça pollue moins... Je viens aux renseignements quoi ! Mais à priori, je suis assez contre", estime Françoise, habitante de Montpellier, interrogée par une équipe de France 3 Occitanie.

La gestion des déchets, c'est une vraie catastrophe, mais ça fait plus de 50 ans que ça dure !

Jacky Chanton, habitant de Lattes

Rupture

Avec cette réunion publique, les écologistes affirment leur rupture avec la politique de gestion des déchets de Michaël Delafosse. Les dissidents ont engagé une course contre la montre pour gagner le soutien de la population, alors qu’une délibération doit avoir lieu le 2 avril au Conseil de la Métropole pour valider le choix de la filière CSR (Combustibles solides de récupération).

"La population va respirer, va être atteinte et c’est important de le faire savoir maintenant, pas dans dix ans, quand les premières maladies se développeront ça sera trop tard", estime Catherine Ribot, conseillère municipale. 

Mauvais choix pour les écologistes

Catherine Ribot a rendu ses délégations après que François Vasquez, vice-président de la Métropole, a lui-même été congédié. Selon eux, ce projet d’usine de "Combustibles solides de récupération" nécessite une quantité constante de plastiques à brûler pour fonctionner normalement : un choix incompatible avec la politique zéro déchet pour laquelle ils ont été élus. 

Devant cette manipulation, cette trahison, ce déni de démocratie. Je vais continuer le combat bien évidemment, parce qu'il faut empêcher ce projet.

François Vasquez, conseiller municipal EELV

"S’il n'est pas possible de l'empêcher à court terme le 2 avril, il sera possible de l'empêcher lors des prochaines municipales en cassant cette décision", martèle François Vasquez, conseiller municipal. 

Bloquer le projet

Au sein du conseil métropolitain, le bras de fer s’organise également : les écologistes restant entendent profiter de chaque opportunité pour bloquer ce futur projet. 

"Je fais tout mon pouvoir là, jusqu'au mois d'avril, à communiquer, à argumenter auprès des maires et des conseillers pour que cette délibération, telle qu'elle est annoncée, ne passe pas. Donc oui j'ai un petit pouvoir, mais j'essaye de le mettre à distribution pour la justice sociale et environnementale., assure Célia Serrano, conseillère métropolitaine déléguée à la sensibilisation et à la gestion des déchets.

Deux autres réunions publiques sont prévues dans des villes qui seraient impactées par ce projet, aujourd’hui à Clapiers et samedi 9 mars à Lunel.

Alternative au transport des déchets 

Pendant ce temps, Michaël Delafosse, le maire de Montepllier et président de la métropole, visite une usine dans le Tarn. Pour lui, il s'agit d'une alternative au trop important transport de déchet par la route.

Ce scandale écologique, moral et financier doit s’arrêter.

Michaël Delafosse

Le président de Montpellier Métropole Méditerranée explique sur X ( ex-twitter) : "Chaque année, 4 500 camions transportent nos déchets à travers toute la région Occitanie. Ils parcourent ainsi 800 000 km, 20 fois le tour de la terre, avant d’être éliminés.En complément de notre politique de réduction drastique des déchets, nous réfléchissons donc en ce mois de mars avec les maires de la Métropole et la majorité montpelliéraine à la meilleure façon de valoriser ce qui n’est aujourd’hui pas réemployé, recyclé ou rendu à la terre."

Écrit avec T. Imbert

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