À l'occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire qui aura lieu jeudi 9 novembre, un questionnaire anonyme sera distribué à tous les élèves de France, du CE2 jusqu'en terminale. La FCPE et la PEEP de l'Hérault se satisfont, mais demandent à voir comment cela sera exploité...
"As-tu peur d'aller en récréation ? As-tu déjà menti pour ne pas aller à l'école ?"
Un questionnaire comportant des dizaines de questions de ce type sera distribué, dans tous les établissements de France, entre jeudi 9 et mercredi 15 novembre. Cette initiative s'inscrit dans le Plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l'école. Le questionnaire sera distribué à partir du CE2, et sera entièrement anonyme. Les fiches seront relevées par les enseignants et seront remontées au ministère. Un retour aux élèves et aux parents devrait aussi être organisé, bien que les modalités de cet échange n'aient pas encore été définies.
Un plan interministériel de lutte contre le #Harcèlement ambitieux et sans précédent pour prévenir le harcèlement, le détecter et agir pour protéger les victimes. https://t.co/OFc15GUblE pic.twitter.com/CggkZzbgQz
— Ministère Éducation nationale et Jeunesse (@education_gouv) September 27, 2023
Vrai pas en avant
Pour les deux associations de parents d'élèves, la PEEP et la FCPE, un questionnaire à grande échelle était une nécessité. "Un questionnaire global, dont les questions abordent l'ensemble des champs du harcèlement, est selon nous une bonne idée" confie Jacky Bowen, président de la FCPE 34. Même son de cloche chez la présidente de la PEEP 34 : "Avec l'augmentation des faits rapportés, il fallait absolument faire quelque chose. Ce questionnaire est un premier bon pas" rajoute Marie-Hélène Guénego.
À chaque question, les élèves pourront cocher quatre niveaux de réponses : jamais ; parfois ; souvent ; très souvent. Les questions différeront légèrement entre les élèves du primaire et du secondaire
Il fallait absolument faire quelque chose. Ce questionnaire est un premier bon pas
Marie-Hélène Guénego, présidente de la PEEP 34
L'anonymat en question
Le ministère de l'Éducation a tenu à faire un questionnement entièrement anonyme. "Dommage" pour la FCPE, là où la PEEP juge cela "indispensable".
"Si des faits alarmants ressortent d'un questionnaire, il aurait été préférable de savoir de quel enfant il s'agit" selon Jacky Bowen. "Les élèves se livreront plus, peut-être que beaucoup de verrous sauteront et qu'on pourra en apprendre beaucoup" juge Marie-Hélène Guénego.
Une heure d'échanges entre élèves et professeurs suivra le questionnaire. En tout, ces deux heures seront organisées et programmées à la guise de chaque établissement, entre le 9 et le 15 novembre.
Si le questionnaire ne sert qu'à tirer des statistiques nationales comme ça semble l'être, on se demandera à quoi ça aura servi
Jacky Bowen, président de la FCPE 34
Des pistes d'amélioration
Même si les deux syndicats se satisfont de cette initiative, des questions demeurent. "Si le questionnaire ne sert qu'à tirer des statistiques nationales comme ça semble l'être, on se demandera à quoi ça aura servi. Il faut que ça débouche sur de vraies décisions par la suite. Nous sommes plus perplexes sur cette inconnue" tempère le président de la FCPE 34.
"Il y a des établissements où le dispositif pHARe est déjà bien implanté, avec des professeurs bien formés, qui parlent depuis longtemps de cette problématique à leurs élèves. Certains m'ont glissé que ces deux heures imposées seraient une perte de temps", avoue, quant à elle, Marie-Hélène Guéneguo, qui questionne en outre la nécessité d'imposer le même questionnaire à tout le monde sans distinction.
Un point de convergence entre les deux associations, l'âge à partir duquel sera distribué le questionnaire. "On peut, et il faut parler de tout à tout âge", concluent les deux présidents, de concert.