La taxe d'habitation représente un pourcentage important des recettes des communes. Sa suppression progressive proposée par Emmanuel Macron à partir de 2018, inquiètent les élus. A Candillargues et à Mauguio, près de Montpellier, les maires se demandent comment ils boucleront leur budget.
C’est une annonce qui en a réjoui plus d’un. La suppression progressive de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables ne fait pourtant pas que des heureux. Alain Monestier, maire de Candillargues dans l'Hérault, est déjà plongé dans les comptes 2018 de sa commune. Il tente de calculer l'impact de l'éventuelle suppression de cet impôt sur les finances de son village.
« En tout, ce sont 110.000 euros qui vont nous manquer aux portes de 2020. Contrairement à l’Etat, nous devons avoir un budget équilibré en dépenses et en recettes. Nous allons compenser ce manque à gagner par une augmentation de l’impôt foncier », regrette l’édile.
Candillargues n'avait pas augmenté ses impôts locaux depuis 2003. Le village comptait sur la taxe d'habitation, liée à la construction de nouveaux logements pour équilibrer son budget.
Comment sera compensée la suppression de cette taxe ? C'est toute la question pour les maires.
Initialement, cette taxe sert à financer les services communaux et intercommunaux. L'Etat a bien promis de payer. Mais sa compensation sera-t-elle à la hauteur des recettes de cet impôt local ?
Yvon Bourrel, maire de Mauguio, autre commune de l’Hérault, s’interroge : « Comment fait-on pour améliorer le cadre de vie des habitants, ou bien d’en accueillir de nouveaux ? Cet impôt est un levier essentiel pour la commune ! »
Cette taxe représente aujourd'hui plus de 5 millions d'euros, autrement dit, elle rapporte un cinquième des recettes de fonctionnement de la ville.
Candillargues et Mauguio font partie de l'agglomération du Pays de l'Or, une institution qui est, aujourd'hui, bien incapable d'évaluer le manque à gagner qu’entrainera cette mesure fiscale et politique.