Aujourd'hui en Languedoc-Roussillon, les lieux culturels font de plus en plus appel au mécénat pour favoriser l'entrée d'oeuvres dans les musées publics. Les investisseurs privés ont des projets importants de fondations liées à l'art contemporain.
Habituellement, à cette heure, le musée d'art contemporain de Sérignan est fermé mais ce soir-là, c'est la nuit des mécènes: petits fours, cocktails, un événement pour souhaiter la bienvenue à une nouvelle oeuvre. Elle est signée Tania Mouraud: un hommage à Philip Glass et à la beat generation.
Des mécènes
Devant les 9 panneaux , les personnes qui ont permis cette première: l'acquisition d'une oeuvre par un musée public grâce à seule intervention de 16 mécènes. Dans cette opération, les dons sont allés de 700 euros à 20.000 euros, soutient Francine Buesa, directrice lieu d'Art Contemporain "La Mouche".
Se valoriser
L'originalité est là. Parmi les généreux donateurs, il y a des entreprises, mais également des particuliers. "A titre personnel, c'est un peu se valoriser, participer à un truc aussi joli. Une belle oeuvre exposée dans un musée. Moi, je suis enseignante à la base et c'est du partage," explique Marie-José, mécène privé.
La fresque d'Abdelkader Benchamma ne se trouve pas dans un musée d'art contemporain mais dans une résidence. Pour ces nouvelles constructions haut de gamme, le promoteur Helenis a choisi d' incorporer de l'art. L'idée, c'est que les habitants s'approprient les oeuvres. Dans une résidence de Castelnau le lez, elles sont au nombre de 110. Du monumental à la porte d'entrée. "Quand nous créons des résidence comme celle-ci, l'idée est un peu de les muséifier," précise Numa Hambursin, directeur Fondation Hélénis.
Casser le mythe
Gilbert Ganivenq est le fondateur du groupe Proméo, promoteur immobilier et n°1 européen d'hôtellerie de plein air en tout 2000 employés mais Gilbert Ganivenq est aussi un collectionneur boulimique. Il possède 600 oeuvres d'art contemporain et il en fait profiter ses salariés. Ses tableaux, on les retrouve dans chaque bureau. Ici, les collaborateurs choisissent ce qu'ils vont accrocher dans leur bureau. L'art contemporain fait partie de la culture d'entreprise.
"Il faut casser ce mythe que l'art n'est accessible qu'aux gens qui ont de l'argent, de la compétence ou de l'érudition. Non, c'est accessible à tout le monde. Si le regard sur lequel on porte sur l'oeuvre, ça plait. Et si ça plait et on a les moyens, il faut acheter," assure-t-il.
Gilbert Ganivenq soutient la création artistique sous différentes formes: théâtre de Sète, musée Fabre et plusieurs festivals. Entrepreneur, il l'est aussi dans l'art. Son projet: l'ouverture d'une galerie à Montpellier.