Dans l'Hérault, la redistribution des primes Covid chez les policiers sème le trouble

À Montpellier, le directeur de la police nationale a souhaité répartir à sa manière la prime Covid destinée à ses effectifs. Il a demandé aux bénéficiaires de renoncer à une partie de cette prime pour la reverser "plus équitablement" à tous les effectifs mobilisés au cours de cette période. 

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L'initiative divise au sein des forces de l'ordre. Renoncer à une partie de leur prime, c'est ce que Yannick Blouin, directeur départemental des policiers de l’Hérault (DDSP 34), a demandé aux bénéficiaires de la prime Covid. L'objectif : redistribuer de manière "plus juste", cette prime à l'ensemble des effectifs mobilisés au cours du premier confinement.

Le montant des primes a été fixé par un décret du 14 mai 2020 : 330€, 660€ ou 1000€ reversés aux fonctionnaires de police désignés par "l'autorité territoriale". Dès sa publication, le décret avait été rejeté par plusieurs syndicats, qui le jugeaient "inéquitable". 

Réduction de 885€ pour certains

À Montpellier Yannick Blouin a tranché. Les effectifs de jour bénéficieront de 115€ et ceux de nuit 225€. Il a ainsi demandé à ses effectifs récompensés par cette prime - via une lettre - de "conserver la part qui vous revient et de remettre le solde à votre chef de service". La lettre précise également, "le montant est à remettre en espèces à votre chef de service". 

Avec l'attribution officielle, 188 fonctionnaires de l'Hérault sur les 1300 que compte le département, devaient se répartir une enveloppe totale de 133 000€. Ainsi, 15% des effectifs étaient désignés bénéficiaires. Avec la nouvelle répartition, faite par Yannick Blouin, davantage de fonctionnaires ont pu bénéficier de cette prime réduite.

Si pour certains, cette initiative a été bien accueillie, pour d'autres difficile de voir sa prime fortement diminuée. Certains ont dû reverser 885€. 

Une initiative "louable" pour les syndicats

Du côté des syndicats, pas vraiment de prise de position. L'initiative est saluée. 
 

L'intention du directeur était une bonne intention, donc c'est louable, mais la directive ministérielle était de flécher ces primes pour un nombre bien précis de fonctionnaires pour un montant bien précis. Nous sommes donc très partagés, dans la mesure où une très grande majorité de policiers sont satisfaits, nous, syndicalement, on n'y voit pas d'objection.

Bruno Bartocetti, syndicat SGP/Unité Police sur France Bleu Hérault


Il précise à nos confrères de France Bleu, "après on retient l'écart de notre directeur qui a voulu rester dans une morale de la distribution et pas dans l'illégalité. J'entends que le directeur a travaillé dans la transparence et dans l'honnêteté. Mais on ne peut pas travailler ainsi, sur la forme il a commis une erreur manifeste".

Dans les médias, l'affaire fait déjà grand bruit. Le directeur départemental de la Sécurité publique de l'Hérault devra s'expliquer à la direction générale sur la gestion de l'attribution de la prime Covid-19. Il précise que cette redistribution a été faite dans "la plus grande transparence", une information confirmée par d’autres sources syndicales.
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