Ce samedi matin, environ 250 personnes se sont rassemblées sur la place de la Comédie à Montpellier en soutien au peuple ukrainien et pour dire NON à la guerre. Deux jours après l'ouverture des hostilités par Moscou, les ressortissants ukrainiens sont ravagés par l'effroi et appellent à la solidarité.
L’hymne ukrainien résonne ce samedi matin sur la place de la Comédie à Montpellier. 250 personnes s’y sont réunies pour manifester leur soutien mais aussi leur angoisse face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les Ukrainiens de France inquiets pour leurs familles
Parmi les manifestants, Olga, une française d’origine ukrainienne installée à Béziers. “En Ukraine il y a toute ma famille, mes parents et ma sœur, ma nièce”, raconte-t-elle. “Ils vivent dans ma ville natale à Tchernigov, et là-bas il y a des bombes qui tombent.” L’immeuble de sa famille a été bombardé ce matin. Elle a réussi à joindre les siens par téléphone mais bien que tous soient saufs, elle craint le pire. “Ils me disent qu’ils ne sortent même pas de la cave”, témoigne la jeune femme. “Ils sont au sous-sol avec les petits enfants et ils ne peuvent pas sortir à cause des tirs sur la maison. Là ils sont en vie, mais dans dix minutes, je vais encore consulter mon téléphone en espérant qu’ils le soient toujours.”
Là ils sont en vie, mais dans dix minutes, je vais encore consulter mon téléphone en espérant qu’ils le soient toujours
Olga, Biterroise d’origine Ukrainienne
L’angoisse des étudiants Ukrainiens
Également dans la foule, deux jeunes de 18 ans : Nikita et Olexandra, étudiants à Montpellier. Tous les deux sont sous le choc. “C’est compliqué d’expliquer comment on se sent”, témoigne-t-il en tremblant. “Il y a des alertes au bombardement dans nos villes, nos parents se réfugient dans les sous-sols des bâtiments pour se cacher, c’est très inquiétant.” "[Dans] ma famille en ce moment [ils] se sont engagés dans l’armée pour protéger notre pays”, raconte Olexandra. “Ma mère ne va pas fuir en France, elle a choisi de rester sur place parce qu’elle est psychologue mais qu’en plus elle a des compétences en chirurgie. Mes amis ont pris les armes, ils tentent de stopper Poutine et l’armée russe.”
Au bout de leurs bras, des slogans sur des panneaux, mais aussi des drapeaux nationaux que les membres de la communauté ont cousu toute la nuit.
Mon peuple meurt. Ce n’est pas possible c’est juste inacceptable !
Ludmila, Ukrainienne installée à Montpellier.
Les Ukrainiens de la région lancent un appel à la solidarité envers leurs compatriotes : ils récoltent des dons qu’ils tenteront de faire parvenir au plus vite. “Si des gens, des médecins par exemple peuvent nous conseiller sur ce dont ils ont besoin parce que moi je n’ai jamais connu la guerre”, demande Ludmilla. “Il nous faudrait des vivres, des couvertures. Il nous faudrait aussi de quoi faire des garrots sur place.”
La municipalité de Montpellier mettra à disposition ce lundi la maison des relations internationales afin de collecter les aides d’urgence.