À l’appel de l’intersyndicale, les salariés du groupe Inovie sont en grève depuis ce vendredi 15 mars 2024. Une grève illimitée et reconductible pour dénoncer les nombreux licenciements et la dégradation des conditions de travail. Rassemblés devant le siège social à Montpellier, ils expriment leur mal-être et leur colère.
C’est une première au sein d’Inovie. Les salariés du groupe de laboratoires d’analyses médicales sont en grève illimitée à l’appel des syndicats. Ce vendredi 15 mars au matin, ils se sont rassemblés pour manifester devant le siège social, à Montpellier. En cause ? Un mal-être persistant au travail lié à un manque de personnel. Cette situation est subie par les employés depuis plusieurs mois. Mais la colère est montée le 22 février après la diffusion du magazine d’enquête Cash Investigation sur France 2. On y entend l’enregistrement audio d’une réunion où le PDG du groupe se félicite d’avoir supprimé 1000 postes sur 7000 en 2023.
On a subi la suppression de beaucoup de postes depuis plus d’un an et demi. […] Sur notre site, on est passées de six techniciennes à seulement quatre. Et de sept secrétaires à quatre également.
Flavie Borderieux, infirmière du site Bioaxome de Vergèze (30).
Des salariés épuisés à cause des postes non remplacés
Plannings chargés, heures de route pour passer de laboratoire en laboratoire, fatigue… Les licenciements ont une incidence directe sur la vie professionnelle et personnelle des salariés. "Au lieu d’embaucher du personnel, ils déplacent le personnel. […] Normalement, on travaille un week-end sur deux. Comme on n’est pas remplacé, parfois on est obligé de faire trois week-ends de suite", explique une secrétaire de Labosud à Saint-Gély-du-Fesc, au micro de France 3 Occitanie.
Les propositions des syndicats rejetées par la direction
Le 5 mars, près de 70 représentants du personnel et délégués syndicaux avaient été reçus par la direction. Ils demandaient une revalorisation des salaires et la prise en considération de leur mal-être.
Selon les syndicats, les revendications n’ont pas été entendues. Pour se faire entendre, ils ont donc décidé de lancer cette grève. De son côté, la direction affirme par communiqué qu’elle "leur a transmis rapidement un courrier avec des propositions d'actions concrètes, et le dialogue social suit son cours à ce jour. " Elle rappelle également que "la prise en charge de nos patients dans les meilleures conditions reste une de nos priorités : l’ensemble de nos laboratoires est accrédité par l’organisme chargé de contrôler la qualité des soins en France, le COFRAC, organisme indépendant. Par ailleurs, la totalité de nos 650 laboratoires fait l'objet d'un contrôle physique tous les 3 ans, soit plus de 18 contrôles par mois."
Marion Chevalet et Thierry Will.