A 17 ans, Quentin Albert, qui a grandi à Carnon, près de Montpellier, est parti en Chine apprendre le mandarin. Dix ans plus tard, il est devenu le plus grand influenceur web en mandarin. Récit d'un succès démesuré.
Quentin Albert, montpelliérain, forme avec son acolyte américain Benjamin Thomas, le duo Xinshidandan. Ensemble, ils créent des vidéos en mandarin qui cartonnent sur les réseaux sociaux chinois. Le total des vues des vidéos s'élève à plus de trois milliards. Quentin Albert est devenu l'influenceur le plus populaire de Chine.
Des défis complètement démesurés
Un succès qui représente "beaucoup de travail et beaucoup de fun".Au tout début, on faisait des vidéos sur les différences entre la culture française et chinoise. Puis de fil en aiguille, on a fait des contenus beaucoup plus précis et ciblés, explique l'influenceur français.
Il habite maintenant à Los Angeles et réalise avec Benjamin Thomas, un Américain qu'il a rencontré en Chine il y a dix ans, des vidéos mettant en scène des défis aussi farfelus que démesurés.
Parmi ses derniers défis, deux challenges de survie, durant deux semaines en Nouvelle Calédonie puis dans la forêt australienne, où le passionné de sport qui ne fait pas les choses à moitié, s'est rendu en paramoteur.
Le spectre est large, l'influenceur un peu fou a par exemple essayé de faire cuire un homard dans une Lamborghini.
On cible la vidéo virale. On fait ce qui va plaire mais aussi ce qu'on aime faire, souligne Quentin Albert.
Le Montpelliérain a conquis le public chinois, qui semble par ailleurs être des plus sympathiques. "On reçoit très peu de critiques, il n'y pas de "haters". C'est le reflet du positivisme des Chinois", fait-il remarquer. Mais avant de conquérir les réseaux sociaux chinois, il a fallu se saisir de la langue et de la culture du pays.
Plus de 15 millions d'abonnés
Dès ses 12 ans, le jeune homme de Carnon a voulu apprendre le chinois. "Ca m'est venu comme ça", explique-t-il. Quelques années plus tard, à 17 ans, juste après le bac, il décide de partir en Chine. Il vit alors dans une famille d'accueil, devenue"sa famille chinoise", qui lui permet de se familiariser avec la culture du pays. C'est en 2015, quand il observe l'expansion des youtubeurs en France, qu'il décide de se lancer, en Chine.Un pari gagnant. Depuis environ deux ans, il cartonne vraiment et décompte plus de 15 millions d'abonnés. "La Chine, c'est le far west des opportunités", lance-t-il. Dans le pays qui censure Youtube ou Facebook, les réseaux sociaux sont multiples. "On est sur une quinzaine de plateformes en même temps", précise Quentin Albert.
Un marché lucratif
Maîtriser ce marché si particulier mais aussi très lucratif présente un atout considérable. Le duo Xinshidandan travaille avec des marques étrangères qui veulent s'imposer en Chine.Les clés de son succès ? "Ne jamais abandonner et un peu de chance au début", indique le jeune homme. Son prochain grand projet se déroulera aux Etats-Unis, et s'il ne peut déjà en dévoiler les détails, une chose est sûre, ce sera démesuré.