Près de 52% des électeurs se sont abstenus au premier tour des élection législatives dans l'ex-Languedoc-Roussillon, sensiblement le même taux qu'au niveau national. Un record en particulier chez les jeunes et dans les quartiers populaires. Le second tour s'annonce avec une très forte abstention. Rencontre avec ceux qui ne se déplaceront pas dimanche 19 juin.
Dans les quartiers populaires, partout en France, l'abstention est montée en flèche au premier tour des élections législatives. A Montpellier, dans les bureaux de vote des quartiers populaires du Petit Bard par exemple et de la Mosson, 80 % des électeurs se sont abstenus.
"Je n'ai pas voté, non. Je ne m'y intéresse pas", confie un jeune homme, l'air gêné à France 3 Occitanie.
Comme dans beaucoup de quartiers populaires, ici de nombreux habitants ne pensent pas que leur voix puisse compter. "Ils ne font rien pour nous, donc à quoi ça sert de voter ? On est des oubliés ! C'est pour ça que l'on ne vote pas", témoigne un trentenaire.
"Nous, on vote et personne ne fait rien du tout pour nous ! Les enfants n'ont pas de stage, ni de travail !" renchérit un père de famille. "On est une population précaire, on a pas de quoi manger ! C'est pour cela qu'on ne fait pas l'élection" conclut une autre femme.
Abstention des jeunes
Les catégories les plus populaires ont déserté les urnes et se sont massivement abstenues, mais l'abstention progresse en réalité dans toutes les classes sociales et particulièrement chez les jeunes. "J'ai voté aux présidentielles, pas aux législatives . Parce que je suis en colère du résultat des présidentielles", précise une étudiante.
"Les présidentielles, c'est plus important. Les législatives, j'y porte moins d'attention. Donc du coup, je ne vote pas forcement," confirme un autre jeune homme.
70 % des jeunes se sont abstenus dimanche dernier et une part non négligeable ignorait même qu'il y avait des élections. "J'ai appris qu'il y avait des élections trois jours avant, comme je n'ai pas la télé, je n'ai pas su. Mais les législatives, c 'est important, c'est avec les ministres", bredouille une jeune fille.
"La majorité présidentielle n'avait pas vraiment intérêt à faire campagne ". Pour le spécialiste de l'abstention, Jean-Yves Dormagen, si la moitié des électeurs n'ont pas voté à ce scrutin, c'est en bonne partie le résultat d'un choix stratégique de la majorité présidentielle.
"La raison, c'est que la majorité présidentielle n'avait pas vraiment intérêt à faire campagne. L'électorat aujourd'hui de la majorité présidentielle et des Républicains, c'est un électorat beaucoup plus âgé que la moyenne et qui est aussi globalement plus aisé et plus diplômé, donc très logiquement l'abstention favorise cet espace politique au détriment de la gauche, qui elle est forte chez les jeunes ," explique Jean-Yves Dormagen, professeur en Sciences Politique à Montpellier.
Les abstentionnistes, vont-ils se mobiliser dimanche ou bien mettre les bulletins de vote au panier ? Réponse dans quelques jours.