Météo : les agriculteurs de l’Hérault inquiets face au manque de pluie

Depuis le début de l’année, il n’est tombé que 10 mm de pluie en moyenne sur le département de l’Hérault. Le Languedoc-Roussillon manque d’eau pour la deuxième année consécutive. Une situation qui inquiète les agriculteurs, les faisant redouter des baisses de rendement.

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Dans l’Hérault, la pluie se fait désirer depuis le début de l’hiver. Peu de précipitations en novembre et décembre, et depuis le mois de janvier, il n’est tombé que 10 mm d’eau en moyenne sur le département. 

Un manque de pluie préoccupant pour les agriculteurs

Béranger Carrier cultive du blé tendre sur une parcelle de 12 hectares. Depuis plusieurs semaines, le jeune céréalier guette la pluie, mais sans succès. “La situation n’est pas encore inquiétante”, précise-t-il. “Mais si d’ici un mois il ne venait pas à pleuvoir, le rendement des cultures serait très probablement revu à la baisse. Les cultures sont en fin de cycle hivernal et sur des stades poussant, elles ont donc besoin d’eau en ce moment pour pousser correctement.”

Dans l'ensemble de l'Hérault, le manque de pluie devient préoccupant. Pierre Colin produit du picpoul de Pinet. Le manque d’eau, il le constate chaque jour sur sa propriété. “Ce puit, il est là depuis des décennies et depuis la sécheresse de 2003 il est sec” déplore le viticulteur. “Avant il y avait toujours de l’eau, c’était notre indicateur de recharge hivernal mais maintenant il n’y en a plus. Avant même que la saison chaude commence, on part déjà avec un handicap.”

Devant l'urgence, Pierre Colin clame haut et fort qu'il faut donner à l'agriculture les moyens de s'adapter en multipliant les réserves d'eau et en développant l'irrigation. “La ressource de l’eau, c’est quelque chose de précieux”, argue-t-il. “C’est pour cela que c’est dommage de voir des milliards de mètres cubes partir en Méditerranée au moment où l’on pourrait la capter." 

Il faut comprendre que maintenant le climat nous force à évoluer et à changer les choses, tout simplement pour pouvoir vivre de notre métier, sinon on va disparaître, et on va bientôt devoir mettre des cactus si ça continue ! Même si on a envie de faire de l’agroécologie, il nous faut un petit peu d’eau pour que la plante puisse fonctionner normalement et qu’on puisse avoir des rendements corrects.”

Pierre Colin, viticulteur dans l'Hérault

A la recherche de solutions pour préserver l'agriculture dans l'Hérault

Agriculteurs, politiques et chercheurs se rejoignent sur ce point : la nécessité de renforcer l'irrigation. Reste à se mettre d’accord sur la méthode. “L’irrigation c’est une option parmi d’autres, mais qu’il faut maintenant faire de manière très responsable en tenant compte d’où vient l’eau, la source et surtout la manière dont on va l’utiliser”, analyse Jean-Marc Touzard, il est directeur de recherches INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. “Si on irrigue, il faut irriguer de manière responsable, y compris en jouant sur les sols, sur l’économie en eau qu’on va pouvoir faire, c’est un enjeu face à la société.”

Le directeur de recherches recommande également de favoriser de nouvelles variétés plus adaptées au nouveau climat comme par exemple des cépages tardifs pour la viticulture ou des cycles plus courts pour les céréales. “L’agriculture est très impactée” précise Jean-Marc Touzard. “Elle est impactée dans le cycle même de développement des plantes. on a des développements beaucoup plus précoces comme les hivers sont plus doux et les périodes de maturités sont plus tôt aussi. pour la vigne, on a des vendanges qui étaient autrefois début septembre et qui sont aujourd’hui autour du 20 août. Mais si les plantations démarrent plus tôt, ça va les rendre plus sensibles au gel.” 

Le changement climatique est bel est bien installé, en témoigne l’augmentation de la température moyenne et la variabilité des événements extrêmes comme les coups de chaleur ou les épisodes de pluie torrentielle. Au-delà des dangers pour les cultures, le prolongement de la sécheresse pourrait être néfaste pour l'ensemble de la population, notamment en raison du risque d'incendie. 

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