Près de la fac de droit de Montpellier, rue de la Providence, 70 personnes occupent une ancienne maison de retraite laissée à l'abandon depuis quatre ans. Menacées d'expulsion, leur dossier était présenté au tribunal d'instance mercredi 6 décembre 2017. Le délibéré sera connu le 20 décembre.
Dans le centre de Montpellier, rue de la Providence, une ancienne maison de retraite s'est transformée en hébergement d'urgence depuis mi-octobre. ils sont 70 sans-abris à y vivre. Des familles de refugiés, pour la plupart des Albanais et des Arméniens, des jeunes adultes et des étudiants en situation de grande précarité ont investi les lieux, à l'abandon depuis 4 ans, grâce à l'initiative du collectif Rassa, une association de soutien aux sans-abri. Parmi les occupants, une vingtaine d'enfants. Et la solidarité s'organise entre les réfugié du froid.
Camille, âgée d'à peine 18 ans, est arrivée il y a deux mois. Pour la jeune femme, vivre ici c'est avant tout une façon d'échapper à la vie dans la rue. "J'ai vécu la rue et le peu que j'y suis restée, c'est un milieu d'insécurité. On ne peut pas vivre dehors", explique la jeune femme.
"Il n'y a plus aucune place ailleurs !"
Les 70 occupants sont néanmoins menacés d'expulsion. Leur dossier était présenté mercredi 6 décembre au tribunal d'instance de Montpellier devant une salle comble. Réseau Education sans frontières, Médecins du Monde, La Cimade et la Ligue des droits de l'Homme étaient en effet présents pour apporter leur soutien.
Pour Nicolas Gallon, l'avocat des occupants, l'ancienne maison de retraite est devenu un "squat humanitaire". "Des gens prennent l'initiative de proposer des hébergements dans des logements vides et inoccupés depuis des années. Il s'agit de répondre par la réquisition à une situation d'urgence", explique-t-il alors que les dispositifs d'hébergement d'urgence officiels sont totalement saturés.
"Quand on appelle le 115, soit ils ne répondent pas soit il n'y a plus de place. On a pas d'autres choix que d'ouvrir d'autres lieux. Il n'y a plus aucune place ailleurs !", explique en effet Ninon, une autre occupante.
L'avocat espère ainsi que la trêve hivernale, qui permettrait à ces 70 personnes d'être logées pendant cinq mois, s'appliquera à ce logement d'urgence. Le cas d'un deuxième squat était aussi présenté ce mercredi : le RAIde, où une vingtaine de jeunes ont élu domicile à Montpellier. Le délibéré sera rendu le 20 décembre.