Montpellier : accusée de harcèlement moral par deux anciennes collaboratrices, la députée Muriel Ressiguier réagit

Muriel Ressiguier est dans la tourmente. La députée la France Insoumise de l'Hérault est accusée de harcèlement moral et de licenciement abusif par deux anciennes collaboratrices. Ces dernières ont saisi le conseil de Prud’hommes de Montpellier.


C'est une affaire qui a été révélée par nos confrères de La Gazette de Montpellier. Le conseil de Prud’hommes a été saisi la semaine dernière par deux anciennes salariées de Muriel Ressiguier, députée la France Insoumise de la 2e circonscription de l'Hérault. Elles l’accusent de harcèlement moral et de licenciement abusif.

Selon nos confrères de France Bleu Hérault, ces licenciements auraient eu lieu après que les deux salariées se soient plaintes auprès de Muriel Ressiguier concernant leurs conditions de travail.
 

Trahison ?

 

Dans un communiqué, la députée Muriel Ressiguier a exprimé être "viscéralement attachée aux droits des salariés". Elle explique également avoir embauché des collaborateurs dès le lendemain de son élection, afin de constituer son cabinet.
 

J’espérais instaurer avec mes collaboratrices des relations basées sur la confiance. (…)  Plusieurs mois s’écoulaient avant que je ne me rende compte à l’évidence que cette confiance était trahie : les missions confiées étaient mal voire pas exécutées. Des attitudes déloyales et de dénigrement se firent jour. Je subissais également des actes de sabotage, l’une des salariés de mon cabinet supprimant de notre serveur partagé l’intégralité de nos documents de travail.
 

Contacté par téléphone, par France 3 Languedoc-Roussillon, l’avocat de Muriel Ressiguier, Aurélien Lacince, le confirme : "ma cliente a été attristée de voir ce que devenait cette relation de confiance."
 

Nous réservons nos explications au tribunal. Pour simplement rappeler les faits, Madame Ressiguier a été obligée de licencier ces deux collaboratrices pour fautes graves. Ces dernières ont ensuite saisi l’inspection du travail. Une inspectrice est donc venue faire son travail de contrôle et éventuellement de sanction. Mais dans notre cas, l’enquête s’est terminée sans aucune sanction. L’inspectrice a ensuite fait savoir à Madame Ressiguier que l’enquête pouvait être ouverte à nouveau ou bien que ma cliente pouvait payer une somme de 40.000 euros pour classer l’affaire.
 

Dans son communiqué, la députée ajoute :
 

Le prix de ma tranquillité aurait été de 40.000 euros, chiffre avancé par la personne à l’encontre de laquelle j’ai demandé à mon avocat de déposer plainte.
 

Aurélien Lacince, l’avocat de Muriel Ressiguier se dit "confiant" quant à l'issue de cette affaire.
 

Contrairement à ce qui est dit, les licenciements ont eu lieu suite à des fautes graves de la part des salariées. Les accusations de harcèlement et de sécurité mentale et physique ne sont pas fondées et aucun élément de la partie adverse ne permet de le prouver.
 

Des collaboratrices engagées et marquées


Pourtant, selon Natacha Yehezkiely l’avocate des deux anciennes salariées de Muriel Ressiguier, les preuves sont là. En effet, au-delà de leurs licenciements qu’elles jugent abusifs, les deux ex-collaboratrices reprochent à la députée de ne pas avoir respecté le droit à la vie privée ou encore à la déconnexion.
 

Muriel Ressiguier leur imposait une présence quasi obligatoire. En déplacement, elles devaient dormir dans un bureau, sur un matelas posé à même le sol. L’une de mes clientes m’a révélé que Muriel Ressiguier était la dernière personne qu’elle voyait avant de s’endormir et la première en se réveillant.
 

Toujours selon l’avocate, ses clientes sont toujours marquées par cet épisode. L’une a travaillé pendant 18 mois pour Muriel Ressiguier, l’autre, un peu plus de 2 ans. Aujourd’hui, elles font toujours l’objet d’un suivi médical, suite à un burn-out.
 

Ce sont des femmes engagées, elles étaient engagées dans ce parti, de quoi les marquer encore plus. Dès qu’elles commençaient à se plaindre de leurs conditions de travail, leur employeur faisait en sorte de les faire culpabiliser. Elle leur reprochait de ne pas être assez militantes.


Au-delà de la sanction financière espérée par les deux ex-collaboratrices, leur avocate réclame "la reconnaissance de ce qu’elles ont vécu", qui pourrait soulager ses clientes.
 

Une députée omniprésente ?


Selon Natacha Yehezkiely, Muriel Ressiguier demandait à ses collaboratrices d’être constamment à sa disposition.
 

Elles avaient l’obligation induite d’être là pour amener et aller chercher leur employeur à la gare, puisque Madame Ressiguier n’a pas le permis.
 

L’avocate pointe également des heures supplémentaires non rémunérées alors que le contrat de travail des anciennes collaboratrices était basé sur un temps plein de 35 heures par semaine.
 

Une conciliation possible ?


Natacha Yehezkiely est elle aussi confiante quant à l’issue de cette affaire. "Nous avons les preuves."

Une tentative de conciliation à huis clos sera fixée dès le mois de janvier. Si aucune conciliation n’est possible entre les deux parties, une audience de jugement sera programmée au Conseil de Prud’hommes de Montpellier d’ici 6 à 8 mois.






 
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