La présence de très jeunes mineurs non déclarée et donc illégale a été confirmée lors d'un contrôle en fin de semaine dernière. Conséquence, le préfet de l'Hérault a pris dès mardi 10 mai, un arrêté interdisant à l'association An-Nourania de Montpellier d'accueillir des enfants pour défaut d'autorisation administrative.
A la demande du préfet de l’Hérault, un contrôle réalisé par des agents du Service Départemental à la Jeunesse, à l'Engagement et aux Sports (SDJES) s’est déroulé vendredi 6 mai 2022 à 16h, au sein du local de l’association An-Nourania, à Montpellier.
Cette structure associative cultuelle, à but non lucratif, comme l'indique son site Facebook, est censée apprendre l'arabe, notamment via le Coran, à des personnes majeures. Elle peut aussi enseigner des "formations diplômantes à distance aux femmes et aux hommes, avec une partie pratique dispensée dans des classes virtuelles séparées".
Mais lors du contrôle, les agents ont découvert des classes avec des élèves mineurs.
123 enfants inscrits illégalement
Le contrôle a permis de constater que l’association An-Nourania accueillait, sans autorisation préfectorale, 30 enfants de moins de six ans sur des demi-journées, pour un nombre total de 123 enfants inscrits.
Les éléments révélés lors de ce contrôle viennent en contradiction avec les déclarations de l'association An-Nourania selon lesquelles la structure communautaire organise des stages intensifs de cinq jours d'apprentissage de la langue arabe pour les adultes et propose deux heures d'activité les mercredis et les samedis.
Le préfet de l’Hérault a donc décidé, par arrêté signé le mardi 10 mai 2022, l’interdiction de l’accueil collectif de mineurs au sein de l’association An-Nourania, pour défaut de déclaration et d’autorisation administrative.
La lutte contre le séparatisme
Cet arrêté préfectoral intervient alors que, selon nos informations, les services de renseignements travaillent sur ce dossier dans plusieurs villes de France. Ils auraient recueilli des "indices graves et concordants", d'où le contrôle. Il s'agit d'une mesure légale et de précaution en vue de rassembler des preuves et des indices sur une possible radicalisation de cette organisation communautaire voire une dérive sectaire.
L'association An-Nourania est connue pour appliquer une méthode d'apprentissage de l'arabe et du Coran par des récitations par cœur. Un enseignement strict suivi par la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault, à rappelé dans un communiqué sa position et celle de l'Etat dans ce genre d'affaires concernant des mineurs. Suite à la loi sur la lutte contre le séparatisme "la préfecture a engagé dans le département de l'Hérault une lutte contre les pratiques d’endoctrinement des jeunes enfants véhiculant des valeurs contraires à la République".
L'association est désormais en droit de contester cet arrêté préfectoral devant le tribunal administratif de Montpellier, ce qu'elle n'avait pas fait ce mercredi, selon nos informations.