Moins polluants en termes de rejets de CO2 et moins bruyants que les jet skis, les sports nautiques électriques se développent sur notre littoral. Dans l'Hérault, comme dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs Start-up ont misé sur cette nouvelle façon de naviguer.
Construire un bateau qui vole, c'était le rêve de Vincent Dufour. Océanographe spécialiste des poissons de récifs, ce chercheur montpelliérain est aussi adepte de la glisse.
Voilà des années qu'il cherchait à construire une embarcation qui ait le moins d'impact possible sur le milieu marin. Il y est parvenu en 2016 avec l'aide de l'université de Montpellier.
Son bébé se nomme l'Overboat : cet engin, entièrement électrique, plane au dessus de l'eau grâce à des foils. Assemblé et testé sur l'étang de Thau à Sète, ce scooter bourré d'électronique se pilote quasi tout seul.
Quant le bateau monte sur les foils, on limite le frottement, ça divise par quatre le besoin d’énergie. Et puis avec ces ailes, on plane au-dessus du clapot, c'est comme un tapis volant !
Vincent Dufour, concepteur de l'Overboat
Une innovation mondiale
Après trois ans de travail collectif avec l'Université de Montpellier et une équipe de chercheurs spécialisés dans les drones mais aussi en informatique, micro-électronique et robotique, ce bijou technologique a pu être commercialisé en 2019, via une start-up créée pour ce projet.
Soutenue financièrement par la Région Occitanie, Neocean, désormais basée à Sète, a reçu deux prix régionaux l'an dernier lors du concours de la mobilité intelligente et durable.
Entièrement électrique, son monoplace volant se veut le plus écologique possible : il ne fait pas de bruit, ne rejette aucun CO2 et ne laisse même pas de sillage dans la mer. Mais ce qui fait de lui un engin unique en son genre, c'est son mode de navigation :
Ce qui fait voler le bateau, c’est le même système que le pilote automatique des avions de ligne, ses ailes sont régulées 100 fois par seconde grâce à un logiciel très perfectionné qui stabilise le bateau en permanence.
Vincent Dufour, concepteur de l'Overboat
Grace cette technologie innovante, le néophyte n'a qu'a s'assoir sur ce monoplace et envoyer les watts. Ce bateau électrique possède une autonomie de deux heures et peut atteindre 16 nœuds (30 km/h);
Depuis l'été dernier, il commence à trouver tout doucement son public, comme en atteste ce reportage tourné sur la base de location au port de Carnon, près de Montpellier :
Destinée à tous, aux particuliers comme aux scientifiques, sa version monoplace se chiffre à plus de 30 mille euros. Pour le moment, elle est vendue principalement à des bases de locations et commence à s'exporter vers d'autres régions comme à l'étranger .
A l'heure actuelle, une cinquantaine d'engins ont été achetés, la version biplace est en cours d'élaboration.
Le Power Foil, une innovation catalane
Autre innovation locale : le surf électrique. Conçu à Perpignan dans une autre start-up, le Power Foil est commercialisé depuis 2019. Mais comme l'Overboat, on le trouve essentiellement chez des loueurs professionnels, car son prix reste élevé : il flirte avec les 5000 euros.
C'est le Perpignanais Christophe Defrance, fondateur de l'entreprise Redwood Paddle, qui l'a mis au point. Un de ses premiers modèles avait été présenté en décembre 2018 au salon nautique international de Paris, où il avait séduit les professionnels et comme les amateurs.
Cet engin, bien plus difficile à maîtriser que le bateau électrique, permet lui aussi de voler au dessus de l'eau, grâce à une télécommande qui pilote une hélice. Par le biais d'un dispositif électronique et d'une batterie lithium, le surf peut monter sur un foil et voler à 60 centimètres au dessus de la surface de la mer
Une première en France, mais pas mondiale : deux autres "inventeurs" du surf électrique sur foil ont lancé des produits similaires dans les Caraïbes et en Australie.