C'est une entreprise basée à Montpellier qui est aujourd'hui appelée à l'aide par les hôpitaux français. Le groupe s'appelle Ziwit, est leader européen pour détecter les failles informatiques et il annonce débloquer 15 millions d'euros pour les CHU victimes de cyberattaques.
Après les cyberattaques qui ont amené deux hôpitaux français (Dax et Villefranche-sur-Saône) à fonctionner "à l'aveugle" sans système informatique ces derniers jours, Emmanuel Macron a confirmé ce jeudi midi un plan d'un milliard d'euros pour renforcer la cybersécurité.
En 2020, 27 hôpitaux français ont été attaqués. Le nombre de piratages a quadruplé l'an dernier. Ça a été le cas du Centre hospitalier de Narbonne, comme celui de Montpellier il y a deux ans. Face à ces attaques, un groupe basé à Montpellier et spécialisé dans la détection des failles de sécurité a reçu des appels au secours d'une dizaine de CHU en 24 heures.
Le CHU de Narbonne attaqué en décembre dernier
Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2020, le CHU de Narbonne est victime d'une cyberattaque. En pleine crise du coronavirus, le système informatique a mis une semaine avant de revenir à la normale.
"Heureusement on pouvait encore accéder aux données médicales, aux dossiers des patients et faire des admissions", précise Hélène Lherbette, directrice des systèmes numériques au CHU de Narbonne.
Mais pour tout ce qui était communication avec les autres établissements, connection des médecins à distance, on était bloqués.
Les hôpitaux insuffisamment protégés
En 2019 déjà, c'est le CHU de Montpellier qui avait été touché. Plus de 600 ordinateurs étaient alors infectés et depuis, la menace est récurrente.
On a des attaques permanentes, presque quotidiennes, témoigne Stéphane Mella, secrétaire général du syndicat UNSA au CHU de Montpellier.
Jusqu'à présent, on a toujours résisté parce qu'on a monté le niveau de sécurité. Mais il nous faut des moyens supplémentaires car quand on met les cybercriminels en échec, ils travaillent sur le système pour trouver une porte d'entrée.
Pour contrer ces attaques terroristes, la fédération hospitalière de France plaide aujourd'hui pour que les hôpitaux fassent partie des cibles protégées au premier niveau. Renforcer la cybersécurité y est devenu une nécessité encore plus incontournable avec la pandémie de Covid.
Le groupe Ziwit à la rescousse
Hier mercredi, un groupe montpelliérain spécialisé dans la détection des failles de sécurité a annoncé dégager une enveloppe de 15 millions d'euros par an pour aider les CHU à se protéger, mais aussi les autres professionnels de la santé, comme les pharmacies. Ziwit, le leader européen en matière de cybersécurité, est actuellement assailli de d'appels au secours des CHU.
On met à disposition des CHU qui nous le demandent des moyens humains et techniques car on est conscient qu'il y a un danger de mort!
"C'est vraiment le terme", explique le responsable de l'entreprise de cybersécurité "car quand vous devez reporter une opération et renvoyer chez lui un patient qui est en phase terminale d'un cancer ou d'une autre pathologie, vous le mettez vraiment en danger".
Les moyens débloqués pour aider les centres hospitaliers actuellement trop vulnérables sont entièrement pris en charge par la société, précise son PDG.
En 24 heures, une dizaine de CHU français a déjà fait appel à l'expertise de Ziwit.
Le reportage de Marie Valantin et Franck Detranchant pour France 3 Languedoc-Roussillon.