Montpellier : les avocats estiment que le couvre-feu pénalise le justiciable, l'Ordre a saisi le Conseil d'Etat

Les avocats de l'Hérault plaident leur propre cause contre le couvre-feu. Ils se mobilisent pour pouvoir recevoir leurs clients après 18h, notamment en matière de divorce. Ils demandent donc une dérogation jusqu'à 20h pour pouvoir exercer leur profession. Le Conseil d'Etat a été saisi.

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Du gel hydroalcoolique, des masques et une salle d'attente désespérément vide. 
Tout est prêt dans ce cabinet d'avocat de Montpellier pour recevoir les clients, mais depuis l'instauration du couvre-feu à 18h, aucun rendez-vous dérogatoire n'est autorisé. Il n'y a donc aucun client.

En pratique, la plupart des justiciables qui travaillent ne peuvent plus rencontrer leur défenseur physiquement.

Pour notre profession, le couvre-feu à 18h est très handicapant. Beaucoup plus qu'à 20h. Les urgences en matière pénale, elles sont nombreuses. En plus, on ne peut rien programmer et on ne peut plus recevoir des clients qui travaillent.

David Mendel, avocat au barreau de Montpellier.

L'Ordre des avocats de Montpellier saisit le Conseil d'Etat

Un collectif des avocats de l'Hérault a déposé un recours devant le Conseil d'Etat. Il réclame l'autorisation de garder les cabinets ouverts après le couvre feu... entre 18h et 20h.
Les professionnels dénoncent une atteinte au droit de se défendre. Dans bien des cas, les moyens numériques de communication ne peuvent pas se substituer à un rendez-vous physique.

"En journée, nous sommes pris par les audiences, on ne peut donc recevoir que le soir, après 17h ou 18h, au moment du couvre-feu. Imaginez une femme qui dépose un dossier de violences conjugales, et que vous l'ayez en visioconférence, rien ne vous dit que le conjoint n'est pas derrière quand elle vous parle" explique la bâtonnier de l'ordre.

C'est une disposition qui est attentatoire à la liberté de se défendre. C'est une restriction grave des libertés.

Nicolas Bedel, bâtonnier au barreau de Montpellier.

Les syndicats d'avocats se sont joints au recours de l'Ordre... La question est examinée ce jeudi, à Paris, en audience devant le Conseil d'Etat.

 

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