Montpellier : opposition des riverains à une prison urbaine sans mirador proche de leurs habitations

La première prison de réinsertion sans mirador et sans filets anti-évasion va être construite en France. Le chantier a débuté il y a quelques jours au nord de Montpellier, à Euromédecine. Une construction à laquelle s'opposent des habitants du quartier voisin.

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Les premiers coups de pelles d'engins de terrassement sur un terrain de 6 000 m2, à Euromédecine, à Montpellier ont été donnés cette semaine. La première prison sans mirador et sans filets anti-évasion est construite en France, sur le site de Puech-Villa, à Montpellier. Cette prison inédite vise à abriter une « structure d’accompagnement de détenus », qui doit ouvrir l’année prochaine. 

Rattachée à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, elle accueillera 150 détenus dans 150 chambres individuelles, dont éventuellement des prisonniers du centre pénitentiaire de Béziers. Un centre pénitentiaire qui aura l’allure d’une prison, mais sans mirador, sans filin anti-évasion et avec des chambres individuelles pour des prisonniers libérables spécialement sélectionnés. Les détenus seront en fin de peine ou condamnés à moins d'un an d'emprisonnement. L'objectif est de les préparer à la sortie en favorisant leur réinsertion sociale et professionnelle, sans qu'ils ne sortent de l'enceinte. 

Des riverains en colère 

Cette prison, sorte d’intermédiaire entre le milieu fermé et le milieu ouvert est construite en zone urbaine, à 500 mètres d’un arrêt d’un tramway, et non en périphérie. C'est là que le bât blesse : les riverains ne voient pas d'un bon oeil l'implantation de cette structure dans leur quartier. Et ils l'ont signifié en bloquant la circulation avec des poubelles.

On a une entreprise de "Pompes Funèbres " à notre droite et ils veulent nous mettre une prison à notre gauche, c'est invivable ! La solution, c'est simple, s'ils veulent faire la prison, ils nous relogent !   

Un riverain en colère

 

Une quarantaine de familles issues de la communauté gitane habitent dans des logements sociaux à proximité de la future prison. " Nous avons des enfants et ce sont des dangers pour nous. On ne va pas se sentir en sécurité, vous imaginez , une prison sous nos fenêtres ! " s 'exclame cette mère de famille. 

Les riverains ont déposé un recours qui a été rejeté. Ils ont rencontré le directeur du chantier, mais ils se sentent trahis par leurs élus. 

 " Nos maisons sont toutes fissurées, il n'y a pas de sécurité et l'on nous avait dit qu'il n'y avait pas de place pour d'autres logements. Là, ils ont trouvé la place pour faire une prison !  " tempête ce jeune de la communauté .  

Suite à leur mobilisation, les riverains ont obtenu un rendez-vous avec le préfet de l'Hérault la semaine prochaine. 

Les 150 places supplémentaires de la nouvelle prison devraient permettre de soulager un peu les autres établissements. À Béziers comme à Villeneuve-lès-Maguelone, la surpopulation carcérale atteint les 150%.

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