Environ 300 personnes se sont rassemblées ce dimanche dans le quartier de La Mosson, à Montpellier, pour soutenir les proches de la femme tuée par un chauffard jeudi soir.
A proximité du stade de la Mosson, au pied de l'arbre contre lequel le véhicule a terminé sa route, après avoir fauché cette femme de 42 ans, son bébé de 1 an et sa fille de 17 ans, des gerbes de fleurs ont été déposées et un bouquet de roses accroché. 300 personnes sont là pour soutenir les proches de la femme tuée sur le coup.
"On est là pour soutenir la famille et aussi pour que les élus fassent quelque chose, ce chauffard n'est pas le premier à rouler vite sur cette route", a déclaré Raymonde, une habitante du quartier venue avec ses voisines.
Dénoncer l’état de la route
Les habitants du quartier dénoncent la dangerosité de cette route depuis plusieurs années déjà :
"Il faut soit des ralentisseurs, soit des ronds-points, quelque chose pour couper la vitesse", a ajouté un ami de la famille: "Après cette tragédie, personne ne pourra en rester là. La violence routière, c'est une réalité quotidienne dans notre quartier, il faut la régler".
Stopper les amalgames
Quant à la question de savoir si le responsable du drame, un jeune franco-marocain de 21 ans, était ou non supporter de l'équipe d'Algérie, il l'a qualifiée de "fausse polémique": "Ces choses-là arrivent tous les soirs", a-t-il insisté.
Après cette prise de parole, les habitants du quartier ont déclamé une prière, en arabe. Puis un oncle de la famille, en larmes, a finalement réussi à s'exprimer:
"A qui ce bébé va-t-il pouvoir prononcer maman un jour. A qui ?" A ses côtés, sa nièce, la jeune fille blessée jeudi soir, a lu un texte.
Ma peine et ma douleur sont immenses, mais je me dois d’être forte pour la surmonter, j’attends de ce rassemblement une réelle prise de conscience quant à la manière de conduire pas seulement des jeunes mais de tous les habitants des quartiers, ça aurait pu être votre sœur, votre femme, votre mari, votre enfant, respectons nous sur les routes, plus jamais ça.
"J'ai trop de haine, trop de colère. Comment ce chauffard a-t-il pu être libéré, je n'ai pas de mots", a accusé la femme d'un cousin de la victime, avant que l'ensemble des personnes présentes partent pour une marche silencieuse.
Si le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret avait requis le placement en détention provisoire du chauffard, il n'a pas été suivi par la juge d'instruction qui a libéré le jeune homme samedi soir, après qu'il a été mis en examen.
Le conducteur, qui n'avait aucun antécédent judiciaire, a été mis en examen pour homicide involontaire et blessures involontaires, avec manquement délibéré à une obligation particulière de prudence.
Le reportage de Marie Sohier et Stéphane Taponier