Alors que Clotilde Ollier a été choisie à l'issue d'une primaire, par les écologistes, pour mener la liste Europe Ecologie les Verts à Montpellier lors des prochaines municipales, son ancien adversaire Jean-Louis Roumégas dénonce les méthodes de campagne de la tête de liste.


Clotilde Ollier sera à la tête de la liste des Verts pour les élections municipales de 2020 à Montpellier. Elle mènera donc la liste Europe Ecologie les Verts, en binôme avec Manu Reynaud. A l’occasion de la primaire organisée en octobre dernier, près de 800 personnes sur les 1400 inscrites se sont déplacées pour voter. 41 voix d’écart séparaient Clotilde Ollier et Jean-Louis Roumégas.
 
Aujourd’hui, Jean-Louis Roumégas annonce ne pas vouloir participer à la liste de Clotilde Ollier.

Moi, ce que j’ai initié, c’est un rassemblement citoyen pour l’écologie, sans slogan ou grande déclaration. Ce que je regrette, et c’est aussi la raison pour laquelle je ne participerai pas à la liste de Clotilde Ollier, c’est que cette dernière a tourné le dos à cette belle idée de rassemblement citoyen pour retomber dans les arrangements entre partis politiques.

"On va dans le mur"

Pourquoi une telle réaction de la part de Jean-Louis Roumégas ? Selon ce dernier, Clotilde Ollier se serait fait élire par des militants socialistes, soutiens de Michael Delafosse (candidat du parti socialiste lors des prochaines municipales de Montpellier en 2020). "Ils ont choisi le candidat écolo qui les arrangeait le mieux", ajoute Jean-Louis Roumégas.
Contacté, Michael Delafosse "ne souhaite pas commenter" ces propos, se consacrant à "répondre aux problématiques des Montpelliérains".

Une trahison ?

Dans une tribune publiée sur le site lemouvement.info, des membres du Rassemblement Citoyen pour l’écologie à Montpellier disent se poser "beaucoup de questions sur l’organisation du scrutin lui-même". Voici un extrait de la tribune.

La proportion de gens, membres d’autres partis, et surtout soutiens affichés d’autres listes pour les municipales, qui sont venus voter sans avoir jamais participé à un atelier, un débat ou une concertation, peut avoir largement faussé un résultat qui ne donne que 41 voix d’écart. 300 personnes (sur 800 participants) se sont inscrites dans les dernières 48 heures. De plus, des personnes ont été inscrites à leur insu.

Suite à la publication de cette tribune, Jean-Louis Roumégas a tenu à répondre aux signataires. "Je les comprends, je les suis et c’est pour ça que je me désolidarise de cette campagne."

Pourtant, dès son élection, Clotilde Ollier, émue, déclarait à nos équipes : "Nous allons maintenant nous rassembler pour travailler, il n'y a aucune ambiguïté avec Jean-Louis Roumégas même si nos projets diffèrent, mais on le sait, c'est le maire qui a les clés du camion."

Jean-Louis Roumégas n’a pas le même point de vue.

C’était une campagne de mobilisation ouverte contre moi qui s’est discutée dans les réunions du parti socialiste, en se disant que je ne voulais pas d’accord avec les partis politiques, ce qui est vrai. Ce type de recette ne fonctionne plus, aujourd’hui, il faut un message clair. D’ailleurs, ils ont raconté des mensonges, inventant un accord entre Philippe Saurel et moi, ce qui est complètement faux. Je considère que les écologistes doivent être indépendants et on verra bien au second tour, en fonction du programme, avec qui nous pouvons nous entendre. Voilà ce que je dis, pas plus.

"Je peux comprendre sa déception"

Face à ces accusations, Clotilde Ollier l’affirme : elle a rencontré Jean-Louis Roumégas à plusieurs reprises. "Tout ce qui a été décidé lors de cette primaire, le panel, la liste électorale, le fait d’être président du bureau de vote, tout cela avait été validé et décidé ensemble auparavant. Tout était fait de façon carrée pour ne pas rencontrer de problèmes par la suite."

La tête de liste ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de Jean-Louis Roumégas.

C’est une réaction que je peux entendre et comprendre. Je comprends sa déception de ne pas avoir gagné la primaire. Maintenant, je pense qu’il faut aller de l’avant, nous avons une responsabilité forte à Montpellier, comme partout ailleurs.

Objectifs ?

Aujourd’hui Clotilde Ollier, ex-maire de Murles, "n’a pas peur" de cette polémique. "Ce qui m’effraie le plus, c’est de savoir que Montpellier fait partie des dix villes les plus polluées de France. Le reste, ça se gère." Clotilde Ollier a d'ailleurs lancé une plateforme collaborative en ligne où chacun peut apporter ses idées.
 
De son côté, Jean-Louis Roumégas a averti le parti concernant sa situation.

Le parti est en train de se saisir de la question au niveau régional, il faut leur laisser un peu de temps pour avoir une réponse. Moi j’espère simplement que l’on va repartir du bon pied, recommencer le travail de fond avec des citoyens qui veulent des solutions concrètes, pas de grandes déclarations. Nous avons travaillé avec des citoyens engagés. Nous voulons un plan alimentaire concret, avoir des producteurs, du bio, du local afin d’alimenter des cantines 100% bio, avoir une économie relocalisée, mettre fin au scandale de la circulation à Montpellier…

Un retrait définitif ?

Quand on demande à Jean-Louis Roumégas s’il se retire : "rien n’est trop tard, au contraire. Ma démarche est loin d’être une démarche de retrait, il s’agit d’une démarche entamée pour continuer ce travail et défendre un projet intéressant à Montpellier."

Pour le moment, impossible de savoir s'il y aura une ou plusieurs listes écologistes en mars 2020, à Montpellier.


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité