La LPO a encore accueilli un vautour fauve juvénile ce vendredi, dans l'Hérault. C'est le second de la semaine qui arrive dans son centre de sauvetage de la faune sauvage. Ce jeune rapace s'était, lui, égaré dans les salins de Villeneuve-lès-Maguelone.

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Et de cinq ! La LPO de l'Hérault aura accueilli cinq vautours fauves ces deux dernières semaines dans son centre de sauvetage de Villeveyrac. 

Les deux derniers, des juvéniles, sont arrivés mercredi et ce vendredi: 

 -le premier avait été signalé mercredi et capturé le lendemain dans la zone boisée située près de la plage du Grand-Travers , à côté de La Grande Motte,   
-le second a été aperçu dans les salins de Villeneuve-lès-Maguelone. Ce sont des agents du Conservatoire du littoral qui l'ont capturé ce vendredi. 
 


Les deux jeunes vautours se portent bien, ils n'ont pas de blessures apparentes


assure le responsable de programmes pôle conservation au sein de la ligue pour la protection des oiseaux de l'Hérault (LPO).

Le premier rapace, celui qui a été retrouvé épuisé sur un pin, près de la plage du Grand Travers va mieux : "Il a repris des forces et pèse désormais 8 à 9 kilos, son poids de forme avoisine les 11 kilos. " explique Denis Rey.

Après une bonne cure de repos, les deux rapaces protégés, qui sont arrivés affaiblis par leur escapade, seront relâchés d'ici deux à trois semaines au cirque de Navacelles, dans l'Hérault.
  

La "virée" à la plage, un phénomène fréquent 


En fait, ces vautours fauves juvéniles font l'équivalent d'une crise d’ado :
 

Ils quittent le nid , veulent partir en exploration, ce qui est une phase normale dans la vie d’un vautour, mais comme ils ne savent pas encore bien se diriger et avec le fort vent du nord qui souffle en ce moment, ils se perdent!   


raconte Denis Rey.

 

 

Bains de mer

On en a retrouvé en mer au large de Sète ou encore, il ya quatre ans, sur la plage de Fleury d’Aude :

Là après un bain de mer "forcé", un vautour moine ( l'une des quatre espèces présentes dans la région) s'est séché les ailes au soleil :  une scène immortalisée par une bénévole de la LPO.
 



En liberté dans les Grands Causses


La plupart de ces rapaces viennent des Grands causses, un zone naturelle à cheval entre Hérault, Gard, Lozère et Aveyron et Aveyron où ils ont été réintroduits par des ornithologues passionnés il ya une quarantaine d’années.


Aujourd’hui, la colonie de vautour se porte bien avec quatre espèces différentes, mais c'est le vautour fauve est le plus représenté : on en compte  environ 1500 individus, dont 600 couples.

Ce programme de réintroduction est une grande réussite, aux dires de la LPO.

Dans les années 80, les vautours avaient quasiment disparu de ce territoire, pourtant  le leur depuis des millénaires.
Ces oiseaux ont été empoisonnés, chassés…
 

Mauvaise réputation


Ces oiseaux font souvent peur : d’abord parceque ils sont impressionnants, ailes déployées le vautour fauve fait près 2 m 80 d’envergure, le vautour moine est encore plus grand.

Le vautours sont des charognards, des nettoyeurs,  ils mangent des cadavres :
 

Ils sont capables de dépecer une bête morte en cinq minutes  !


explique Vincent Tarbouriech, le chef du service départemental de l’Hérault à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Et puis les vautour sont aussi souvent accusé à tord d’attaquer le bétail, ce qui d’après les spécialistes de l’office national de la chasse et de la faune sauvage, n’a jamais été prouvé.
 

Les vautours mangent les animaux morts ou malades, mais pas ceux qui sont en bonne santé. On n'en a jamais eu de preuve tangible.  

explique Vincent Tarbouriech.

Dans la nature, le vautour fauve a un rôle d’équarrisseur. Pas de prédateur.
 

"Ses serres n'ont rien à voir avec celle d'aigle royal, capable, lui, de broyer le crâne d'un lapin. Les pattes d'un vautour, lui servent à se poser. Il serait bien incapable d'enlever u agneau dans les aires" martelle Denis Rey de la LPO 34.


Cette espèce emblématique de la région constitue un auxiliaire précieux pour les éleveurs et la société :  il fait le travail d’équarrissage gratuitement et il est  aussi un atout touristique pour le territoire. 

Un nouveau Plan national d’action « Vautour - Activités d’élevage »  a été lancé pour instaurer une cohabitation positive de donnant-donnant entre le vautour fauve et le monde de l’élevage, rappelle l'ONCFS.
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