C'est une expérimentation unique en France : utiliser le flair de chiens pour détecter des fuites sur les réseaux d’eau. Une première démonstration avait lieu à Teyran dans l'Hérault.
C’est le grand jour pour Nina. Après des mois de préparation, ce berger allemand peut enfin démontrer toute la puissance de son flair. “Allez, cherche !”, ordonne François Bourdeau, son maître.
Après avoir reniflé un récipient d’eau, la chienne s’élance. La truffe au sol elle inspecte rapidement et minutieusement la rue avant de s’immobiliser et de marquer le bitume d’un coup de patte. “Et voilà, maintenant on va pouvoir donner ce périmètre de travail aux gens en leur disant : c’est à ce niveau que vous avez une fuite”, se réjouit le maître-chien.
“Nous sommes partis de l’idée de départ qu’on avait du chlore sur nos réseaux, et lors d’une fuite, le chlore sort des canalisations. Nous nous sommes demandés s’il existait une technologie capable de le détecter et l’idée des chiens est venue assez rapidement.
Nina est félicitée à chaque trouvaille. Auparavant, elle était entraînée à la recherche de personnes égarées. Aujourd’hui, elle traque les fuites d’eau invisibles en surface. “Nous sommes partis de l’idée de départ qu’on avait du chlore sur nos réseaux, et lors d’une fuite, le chlore sort des canalisations. Nous nous sommes demandés s’il existait une technologie capable de le détecter et l’idée des chiens est venue assez rapidement. On savait que les chiens travaillaient sur beaucoup de domaines différents comme les explosifs, la recherche de corps, alors pourquoi pas les fuites d’eau ?”, explique David Maisonneuve, expert du réseau.
Une première en France
Cette expérimentation est une première en France. Lancée il y a deux ans par l’entreprise de gestion de l’eau Véolia, ce projet découle d’un partenariat avec l’armée. François Bourdeau est d’ailleurs un ancien militaire de Marseille. “C’est un chien de travail, donc ils aiment travailler”, rassure-t-il. “C’est d’ailleurs basé sur le jeu donc pour lui, il ne travaille pas, lorsqu’il sort avec nous, c’est pour aller jouer”.
Les chiens de berger sont maintenant prêts pour le terrain. Ce type de recherche pourrait se déployer sur toute la France mais aussi à l’étranger dans les années à venir. Cette nouvelle technique sera alors utiliser en complément des méthodes actuelles. “Sur la région, nous totalisons 9 600 km de réseau”, analyse Nicolas Caseneuve, expert réseau. “Et parfois, on doit travailler sur des canalisations qui se trouvent sur des endroits où c’est plus contraignant d’intervenir de manière classique comme par exemple en pleine nature, en garrigue."
Un espoir aussi pour certaines communes qui connaissent d’importantes fuites difficiles à identifier. Nîmes par exemple, perdrait près de la moitié de son eau dans la nature soit plus de 7 millions de m3 en une année.