TEMOIGNAGE : à Montpellier, le malaise des anciens collaborateurs de François Vérove, le tueur en série dit «le Grêlé»

3 jours après le suicide du "Grêlé" dans le Gard, les anciens collègues et collaborateurs de François Vérove expriment leur effroi. Ceux qui ont côtoyé le tueur en série pendant des années, à Montpellier et Prades-le-Lez se souviennent d’un homme sans histoire.

Un mode opératoire répétitif, la marque des tueurs en série. Le Grêlé n’a pas échappé à la règle : de 1986 à 1994, ses victimes sont retrouvées attachées, avec une méthode qui interpelle la police. Son professionnalisme intrigue. C’est ce qui mettra les enquêteurs sur la piste d’un assassin gendarme.

VOIR notre rappel des faits.

François Vérove a en effet été gendarme en Île-de-France, dans la Garde républicaine, en tant que motocycliste, de 1983 à 1988, avant de passer à la police nationale en intégrant la brigade motocycliste urbaine de la police dans les Bouches-du-Rhône. Il est ensuite devenu chef de l'une des brigades de Montpellier avant de prendre sa retraite en 2019.

C’était un policier banal. Il était apprécié dans son service pour son professionnalisme et pour sa bonne humeur.

Bruno Bartocetti, un collègue policier de Montpellier.

Un collègue policier se souvient

Bruno Bartocetti, secrétaire national de la zone Sud unité SGP police, l’a côtoyé durant plusieurs années. « C’était un policier banal. Il était apprécié dans son service pour son professionnalisme et pour sa bonne humeur. Un homme sans histoires, c’est en tout cas l’image qu’il nous donnait. Je peux vous dire qu’apprendre aujourd’hui, qu’il était l’auteur de crimes et de viols, c’est quand même la stupeur dans nos rangs. Je pense à ses collègues qui étaient proches de lui, c’est très difficile pour eux ».

VOIR les réactions à La Grande-Motte et à Montpellier.

"Il était un homme tatillon et insistait sur le respect des règles"

Durant ces années de service, il a longtemps vécu à Prades-le-Lez, au nord de Montpellier, avec sa femme et ses enfants. François Vérove a laissé le souvenir d'un homme "avenant" et "plutôt sympathique", impliqué dans la vie politique locale. En 2014, il s'était présenté aux élections municipales de Prades-le-Lez sur la liste de l'ancien maire Jean-Marc Lussert, avant d'être élu conseiller municipal en 2019.

Ce dernier exprime sa stupéfaction et sa "surprise totale" : " il y a deux ou trois jours, je vous aurais répondu que j'en ai gardé une image extrêmement positive : quelqu'un de cordial, de sérieux, qui a tenu ses engagements. Il était un peu tatillon, il insistait sur le respect des règles, de stationnement par exemple. Il se les appliquait lui-même, et ça me semblait logique pour un ancien gendarme." explique-t-il. 

Il y a des choses qui sont choquantes. Par exemple, il a siégé au comité communal d’action sociale. Il a participé aux discussions pour savoir si on aidait les gens, comment on les aidait. C’est déstabilisant.

Jean-Marc Lussert, maire de Prades-le-Lez de 2008 à 2020.

François Vérove, s’est suicidé mercredi 29 septembre dans un appartement de location du Grau-du-Roi, dans le Gard. Dans une lettre posthume, il affirme être le Grêlé et avoir assassiné plusieurs personnes. L’ADN prélevé sur son corps correspond à celui du tueur en série recherché depuis 35 ans. Il aurait à son actif au moins 4 meurtres et 6 viols perpétrés entre 1986 et 1994.
C’est donc le plus vieux "cold case" français qui vient de prendre fin.

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