TEMOIGNAGE. “Si on était une entreprise, on serait en faillite” : la présidente de l’université de Montpellier déplore le manque de moyens

Le jeudi 21 novembre 2024, une dizaine de présidents d’université se sont rendus dans le bureau du ministre de l’Enseignement supérieur pour dénoncer le manque de moyens des établissements français. Anne Fraisse, présidente de Paul Valéry Montpellier 3, faisait partie des mobilisés.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Six millions d’euros de déficit. En 2024 les comptes de l’université Paul Valéry Montpellier 3 sont dans le rouge. Une situation particulièrement grave, selon la présidente, Anne Fraisse, mais qui n’est pas propre à cet établissement.

Le jeudi 21 novembre 2024, plusieurs présidents d’universités se sont imposés dans le bureau du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, pour dénoncer ce manque d’argent de plus en plus problématique. Une action coup de poing rarissime qui montre la situation désespérée dans laquelle se trouvent ces établissements.

Des frais d’inscriptions plus élevés ? 

Anne Fraisse craint que la situation se détériore encore plus l’année prochaine, elle prédit jusqu’à 12 millions d’euros de déficit pour son université en 2025. “C’est maintenant la formation de nos étudiants qui va être touchée” décrit-elle. Une réalité que constate également David Roche, enseignant et secrétaire SNESUP-FSU à l’Université Paul Valéry : “en début d’année, on ne trouve plus personne pour faire cours, donc après, on se retrouve avec des amphithéâtres et des salles bondées” explique-t-il.

Si ce manque de moyen perdure, la présidente d’université garantie un véritable impact sur la scolarité des jeunes : “on nous pousse vers un système qui va obligatoirement amener des frais d’inscription beaucoup plus élevée pour les étudiants” précise Anne Fraisse. Mais les élèves pourraient ne pas être les seuls à être victime dans cette affaire : “ si l’état ne fait pas un geste fort, je ne pourrai pas payer les salaires de décembre 2025 et peut-être même pas ceux de novembre” détaille la présidente de l’université. “C'est-à-dire que si j’étais une entreprise, je serais en faillite” ajoute-t-elle. 

Selon la présidente de l’Université Paul Valéry la réponse du ministre n’a pour le moment pas du tout été satisfaisant. Ce dernier affirmant par ailleurs sur France Info, jeudi 21 novembre, avoir “un point de divergence sur l’état de la trésorerie” des établissements. Anne Fraisse, quant à elle, conclut : “il faut arrêter de voir l’enseignement supérieur comme une charge financière alors que c’est un investissement. Si la France ne fait pas cet investissement, c'est là qu’on va dans le mur”.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information