Vignerons et éleveurs ovins renouent avec une tradition oubliée depuis 30 ans : l'éco pâturage. À l'initiative de la cave coopérative de Sérignan, 200 brebis viennent brouter dans les vignes.
Cette année et pour la première fois, le troupeau de brebis de Gabriel Watel vient brouter les parcelles de vignes de la cave coopérative de Sérignan, présidée par Pierre Calmel. Voilà deux ans que cet éleveur et ce vigneron cherchaient à mettre en place une pratique d'éco pâturage.
Le dispositif plus naturel et plus respectueux du terrain consiste à laisser le troupeau évoluer hectare par hectare sur les terres du vignoble. De cette manière, le terrain est désherbé biologiquement et les brebis se nourrissent d'une herbe sauvage très riche. D'autant que le service est gratuit. En bref, chacun y trouve son compte.
C'est une aubaine et une pratique gagnant-gagnant, pour l'éleveur et pour nous !
Pierre Calmel
200 brebis pour 1 hectare par jour
Le troupeau d'un éleveur de la région n'a pas besoin de se déplacer loin pour se nourrir : c'est une manière de vivre son agriculture de façon encore plus locale.
Désherbant un hectare par jour, les 200 brebis auront couvert environ 30 hectares dans le mois à venir, "en fonction de leur appétit", précise leur berger. Après cette étape, les vignerons pourront tailler leurs vignes sur un tapis d'herbe qui n'aura jamais été aussi bien désherbé.
D'autant que les brebis, digérant plus vite l'herbe que le gyrobroyeur, produisent un engrais plus rapidement et plus efficacement.
D'ici le mois d'avril, au total 2 000 hectares de vignes devraient être nettoyés par les animaux. Sur les communes de Vendres et de Sérignan les nombreux vignerons souhaitent le mettre en place.