“D’ici une semaine, il n’y aura plus un bateau en mer” : les pêcheurs asphyxiés par la hausse du prix du carburant

Le prix du carburant a doublé en l’espace de deux semaines. Une hausse qui impacte directement les pêcheurs dont l’activité est aujourd’hui gravement menacée. Exemple à Sète.

Sur le port de Sète, les pêcheurs ont pris la mer ce mercredi matin, mais jusqu’à quand ? En une semaine, le prix du carburant détaxé a doublé, passant de 45 centimes à près d’un euro. Une véritable catastrophe. “Nous n’avions jamais vu le carburant augmenter aussi vite et autant”, s’alarme Bernard Pérez, le président du comité régional de pêche. “Même pendant la crise de 2006 et celle de 2008, le gazoil n’a pas dépassé 0,75 et 0,80. Nous sommes bientôt à plus d’un euro et on ne sait pas où on va !”

Une hausse qui menace directement la vie des chalutiers

Olivier est pêcheur, il travaille seul sur son bateau. Le marin vient de faire le plein pour 500 euros mais il ne sait pas s’il aura les moyens de le refaire une nouvelle fois. “Pour le moment, c’est encore rentable d’aller travailler mais nous allons devoir adapter nos distances de pêche : nous irons moins loin”, réfléchit-il. “Ceux qui ont de plus gros bateaux comme les chalutiers, en revanche, eux, ils ne pourront pas suivre, ils vont devoir arrêter.”

Une augmentation du prix du poisson ne serait pas suffisant pour amortir les coûts et les chalutiers s’inquiètent pour leur avenir. “D’ici une semaine, il n’y aura plus un bateau en mer”, prédit Bertrand Wendling, le responsable de la Coopérative des Pêcheurs de Sète. “Ce sera impossible pour nous de partir et nous ne pourrons plus payer les marins.” Sur un bateau, la part de chacun est déterminée par la recette du jour une fois les frais déduits. Mais si le carburant mange toute la part des marins, sortir ne sera plus rentable.

Avant les crises de 2006 et 2008, 130 à 140 chalutiers pêchaient sur la façade méditerranéenne française. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 58. “On peut imaginer que cette crise va avoir un impact majeur sur le nombre de flottilles, pas seulement les chalutiers, tous les métiers de la pêche vont être concernés.", analyse Bertrand Wendling.

Les professionnels discutent actuellement avec les services de l’Etat pour réclamer une aide directe afin d’affronter la crise.

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