Connaissez-vous le poisson aiguille ? C'est un proche cousin de l’hippocampe ! Ce poisson s'est adapté à l'étang de Thau dans l'Hérault où il se multiplie. Sa présence serait un signe de bonne santé de la lagune.
Syngnathe aiguille ou Syngnathus acus, c'est son nom. Ce poisson est un proche cousin de l’hippocampe, et, comme lui, il se camoufle dans les herbiers.Des bénévoles de l'association scientifique et naturaliste Peau-Bleue sont devenus pêcheurs à pied, le temps d'un comptage, dans la lagune de Thau.
On prélève ces poissons en forme de petits serpents pour observer l'évolution des populations dans cet étang, explique Matis Toitot, l'un des bénévoles.
Une aiguille dans une botte de foin !
Un travail qui est loin d'être aisé : petit et mince, le synghnate n'est pas baptisé poisson-aiguille pour rien.
Le trouver dans un herbier demande un oeil d'expert, car il s'est parfaitement fondu dans ce milieu naturel. Sa survie dépend de son camouflage.
Ces travaux confirment une chose : le poisson aiguille s'est parfaitement adapté à l'étang de Thau.La seule solution pour effectuer le comptage consiste donc à draguer (le fond de l'étang) et à sortir, pour un temps, les syngnathes de leur refuge", s'excuse Ruben Tournier Bruer, autre bénévole.
On s'est aperçu, à force de les étudier qu'ils étaient en quantité absolument considérable dans la lagune" explique Patrick Louisy, responsable scientifique de l'association "Peau bleue"
"Ils peuvent constituer une composante importante de son fonctionnement écologique !
En tous cas, leur présence en nombre est un signe de bonne santé pour l'étang, comme en atteste ce reportage :Des recherches identiques sur les poisson aiguilles sont également menés à Frontignan, dans l'Hérault et à Leucate dans l'Aude.
L'association Peau-Bleue a été créée en 1995. Son but : mieux connaître - et faire connaître - "l'extraordinaire diversité biologique et écologique des milieux aquatiques, marins ou d'eau douce".
Peau-Bleue a développé plusieurs projets de science participative, dont EnQuête d'Hippocampes : lancé en 2005, ce programme a pour objectif d'étudier le célèbre "cheval de mer", poisson fragile et menacé.
On connait très mal son l'écologie sur nos côtes, selon l'association
Ce programme s'étend aujourd'hui aux syngnathes (poissons-aiguilles) qui appartiennent à la même famille, les Syngnathidés, et dont certaines espèces présentent des enjeux de préservation très importants.