Après une après-midi et une nuit de lutte, les 600 sapeurs-pompiers mobilisés sur l'incendie qui a ravagé 326 hectares du massif de la Gardiole entre Gigean et Frontignan dans l'Hérault sont parvenus à fixer le feu. Des maisons et cabanons ont été évacués et deux quartiers, protégés. Deux policiers ont été intoxiqués par les fumées. Les enquêteurs tentent à présent d'élucider les causes du sinistre.
Le violent feu de forêt qui ravageait depuis dimanche après-midi le massif boisé de la Gardiole dans l'Hérault a été fixé en milieu de nuit. Quelque 600 sapeurs pompiers ont été mobilisés sur cet incendie monstre qui a détruit 326 hectares de végétation et menacé un temps deux quartiers de la commune de Frontignan près de Sète.
Ce matin, le site internet de la ville "demande aux habitants de ne pas se rendre aux abords de la zone afin de laisser les opérations de sécurité se dérouler dans les meilleures conditions possibles".
L’accès à la Gardiole est interdit par mesure de sécurité afin de laisser les sapeurs-pompiers circuler et opérer en toute efficacité.
Site internet de la ville de Frontignan
Coupures de routes et d'électricité
Aux abords du sinistre, la route de Balaruc, la route des Thermes, le chemin des Vignes et le chemin de la Coste, ainsi que l’ensemble des axes menant au massif de la Gardiole restent pour l'heure fermés à la circulation.
En fin de matinée, la municipalité indiquait que des coupures d’électricité affectaient plusieurs secteurs de la commune. Des techniciens d'Enedis intervenaient sur ces zones pour rétablir le courant "dans les meilleurs délais".
140 largages aériens
D'importants moyens aériens ont aussi été déployés : 5 Canadairs, 3 avions Dash, 2 avions bombardiers d'eau de type Trush 710, un hélicoptère bombardier d'eau Puma et celui dit "Dragon 34" de la Sécurité civile. Selon les informations délivrées hier soir par le préfet François-Xavier Lauch, ils ont effectué près de 140 largages.
Sur le réseau social X, la préfecture de l'Hérault a publié dans la soirée des images aériennes montrant l'ampleur du sinistre dans ce massif très prisé des promeneurs, randonneurs et autres VTTistes, classé "zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique" et qui abrite les vestiges de l'abbaye Saint-Felix-de-Montceau (XIème siècle).
#Incendie massif de La Gardiole #Hérault
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) August 18, 2024
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Maisons évacuées
Sur sa page Facebook, la mairie de Gigean, commune située sur l'autre versant de la Gardiole, indique que le feu serait parti vers 15 heures 30 dimanche à proximité du hameau d'Issanka, à 150 mètres de l'autoroute A9.
Le feu a vite pris de l’ampleur. Sur Gigean la gendarmerie de Balaruc et les pompiers ont fait évacuer une huitaine de maisons et de Mazet. Le soir vers 19h les habitants ont pu réintégrer leur domicile.
Ville de Gigean
Deux policiers intoxiqués par les fumées
Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police Nationale précise que deux policiers en patrouille ont été intoxiqués par les fumées en procédant aux premières évacuations à proximité immédiate du domaine viticole du mas Rimbault à Frontignan. Ils ont été transportés à l'hôpital.
Tramontane et sécheresse
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin est arrivé sur place à la mi-journée en compagnie de la secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Patricia Mirallès et du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu pour dresser le bilan de cet incendie, le plus important de l'année dans le département de l'Hérault, et remercier les soldats du feu pour leur engagement sur ce sinistre. Il a nécessité l'envoi de renforts venus des Bouches-du-Rhône, notamment des marins-pompiers de Marseille.
Hier le risque incendie était maximal dans le département de l'Hérault en raison du fort vent qui soufflait et de la sécheresse qui perdure depuis plusieurs semaines. Les ministres ont rappelé que "la forêt est l'affaire de tous alors que neuf feux sur dix sont d'origine humaine". On ne connaît pas les circonstances dans lesquelles celui de la Gardiole a pris à cette heure.
Les enquêteurs à pied d'œuvre
Cet après-midi, la gendarmerie de l'Hérault indiquait sur sa page Facebook que "la Cellule Technique de Recherche des Causes (CTRC) a été activée à Gigean".
Il s'agit pour les enquêteurs de déterminer l'origine de l'incendie et la zone précise de départ "si la propagation correspond à ce qui est observé".