Plaintes auprès de la Justice, vente aux enchères annulée in extremis sous fond de luttes intestines entre les héritiers. 42 ans après la mort de Georges Brassens, 404 lots d'objets de la collection ayant appartenu au chanteur sont à l'origine d'un incroyable imbroglio juridique.
Une querelle inextricable, loin de l'esprit du poète. Cela fait plus d'un an maintenant que de précieux objets ayant appartenu à Georges Brassens, parmi lesquels costumes, pipes, partitions, lettres manuscrites ; ont été saisis par la Justice et placés sous séquestre. À l'origine de cette histoire, un imbroglio juridique, des testaments, et deux clans qui se font la guerre.
Vente aux enchères annulée
22 octobre 2022, une vente aux enchères de 404 lots d'objets rares ayant appartenu à Georges Brassens devait se tenir en l'hôtel Drouot à Paris, ceci avant que le tribunal ne décide de l'annuler l'avant-veille... la recette de ces reliquats uniques étaient estimés à environ 600 000 euros. La vendeuse des 404 lots s'appelle Françoise Onténiente, la fille de Pierre Onténiente, secrétaire particulier du chanteur et son ami de toujours.
Deux clans
Seulement, le chanteur de "la mauvaise réputation" compte au sein de sa famille un unique héritier direct, son neveu Serge Cazzani. C'est lui, aujourd'hui âgé de 77 ans, qui a intenté une procédure et a fait interdire la vente aux enchères l'année dernière.
En face, Pierre Oténiente, l'ami de Brassens, avait pourtant bel et bien hérité par testament d'une maison parisienne de Georges Brassens, ainsi que de l'usufruit d'une autre demeure du chanteur.
- Impossible de prouver qu'il a également hérité des lots d'objets - selon Serge Cazzani, qui bataille depuis plusieurs années pour offrir tous les lots à la bibliothèque nationale de France.
Audience devant la justice le 17 janvier 2024
Pierre Onténiente étant décédé 2013, c'est donc sa fille Françoise qui milite désormais pour vendre les objets ; la mairie de Sète s'étant déjà positionnée pour les acheter, très intéressée d'agrandir son musée Georges Brassens.
Depuis 2015, le clan Cazzani (Serge et sa fille Eve) enchaîne de son côté les plaintes à l'encontre de Françoise Onténiente, au civil et au pénal, pour finalement réussir à faire annuler la vente aux enchères l'an dernier.
Mais la Justice est confrontée à une réelle inconnue : où ont été trouvés les 404 lots ? S'ils l'ont été dans la maison parisienne, ils appartiendraient aux Onténiente. La famille Cazani fait évidemment valoir une autre version, selon laquelle Georges Brassens aurait demandé dans un testament de répartir les affaires de son domicile parisien entre ses amis et son neveu Serge. Aucun inventaire n’a cependant été réalisé au décès de Georges Brassens.
Un tribunal sera donc chargé, le 17 janvier prochain, de trancher cette folle histoire, et devra choisir la famille ou les copains d'abord...