Le Musée International des Arts Modestes de Sète (Hérault) accueille de nouveau des visiteurs à partir de ce vendredi 4 juin. A l'occasion de son vingtième anniversaire, le MIAM propose une exposition psychédélique inédite, ainsi qu'une rétrospective sur ce qui fait l'âme de ce lieu unique.
Ce vendredi 4 juin, le Musée International des Arts Modestes de Sète (Hérault) célèbre à la fois sa réouverture et son vingtième anniversaire. Le musée propose à ses visiteurs deux nouvelles expositions. La première, Forever Miam, relate l'histoire du musée et la quarantaine d'expositions accueillies au fil des années. La seconde, Psychédélices, met à l'honneur des oeuvres éclectiques et hautes en couleurs. Certains de leurs auteurs sont des héritiers des mouvements psychédéliques, d'autres en sont des précurseurs.
Les 20 ans d'un musée unique en son genre
Passer la porte du MIAM, c'est se trouver face à une multitude d'oeuvres bigarrées, inclassables, parfois dérangeantes, mais toujours d'une étrange beauté.
Le regard passe d'une fresque magistrale à une vitrine emplie d'objets du quotidien. C'est toute la richesse de "l'art modeste", tel que défini par Hervé Di Rosa, co-fondateur du musée, en 2000.
L’art modeste, c’est ce regard différent qu’on porte sur les images et les objets, qui permet de déceler des choses que d’autres n’ont pas vu. Les arts modestes attirent l'attention du spectateur sur les créations marginales et les territoires périphériques de l'art.
Il y a vingt ans, Hervé Di Rosa et Bernard Belluc, tous deux artistes, ont eu un rêve. "A cette époque, nous voulions créer un endroit pour les artistes, qui puisse accueillir un public de néophytes, tout en proposant la création contemporaine la plus exigeante", se souvient Hervé Di Rosa. "Il y a eu l'épopée rock, et l'épopée MIAM !", renchérit Bernard Belluc.
S'il y a bien une réussite, ce serait celle-là : que le public des arts "difficiles", intellos, conceptuels, puisse rencontrer M. et Mme Toutlemonde. Au MIAM, ces deux publics se réunissent. C'est ça que nous voulions : démocratiser l'art contemporain.
"Honnêtement, je ne pensais pas que l'expérience allait durer 20 ans", confie Hervé Di Rosa. "Chaque exposition est une expérience risquée, on ne sait pas comment ça va tourner. Alors c'est une joie immense d'être toujours là et de pouvoir fêter cet anniversaire !"
Les 20 ans du musée sont évoqués par une sélection d'oeuvres de la collection et une documentation rappelant les temps forts de l'histoire du MIAM.
Un voyage psychédélique
"Psychédélices" s'inscrit parfaitement dans cette lignée. De nombreuses oeuvres inédites, issues de collections privées et d'institutions, forment un kaléidoscope saisissant. Plus de quarante artistes français - ou travaillant en France - sont mis à l'honneur. "Si la majeure partie des plasticiens du mouvement psychédélique s'exprime avec succès sur des pochettes de disques, des bandes-dessinées ou des posters, les expressions comme la peinture ou le dessin peinent à trouver leur place dans les réseaux artistiques officiels", détaille la présentation du musée.
Sous-titrée "expériences visionnaires en France", l'exposition propose un voyage dans des mondes ultra-colorés. "Je me suis dit qu'il fallait sortir de cette période de morosité totale ! Redonner envie aux gens de voir des choses différentes, et de voyager ailleurs, sans avoir besoin de prendre la moindre drogue !", plaisante Hervé Di Rosa.
Accessible en jauge réduite, le musée est ouvert tous les jours de 9h30 à 19h. Les deux expositions sont visibles jusqu'au 9 janvier 2022.