À Bédarieux, dans l’Hérault, les jouets anciens retrouvent leur magie grâce à Tonio Souto, restaurateur passionné. Guy et Pascale Vignals, eux, plongent dans leurs souvenirs d’enfance en explorant les objets retrouvés dans leur demeure familiale. REPORTAGE.
Dans un petit coin de l’Hérault, à Bédarieux, l’univers des jouets anciens suscite toujours l’émerveillement. Pour Guy Vignals et son épouse Pascale, c’est bien plus qu’une passion : c’est un retour en enfance. Devant leurs trains miniatures, les deux collectionneurs replongent dans leurs souvenirs : "j’avais un frère et tout le temps, dès qu’on arrivait, on allait jouer au train, raconte Guy. On avait une grande, grande pièce, on en avait même deux puisqu’il y avait le train qui communiquait dans les deux pièces. Le mur, pour faire passer le train entre deux pièces, il mesurait à peu près un mètre de large. Donc pour vous dire que ce n’était pas un petit ouvrage".
Ce n’est pas seulement le train qui occupe une place centrale dans leur maison. En vidant la demeure familiale de Villemur-sur-Tarn, Guy a mis la main sur des trésors insoupçonnés : les jouets de ses grands-parents et de ses arrières-grands-parents. Ces objets, conservés avec soin, offrent un véritable voyage à travers le temps. Pascale, elle aussi fascinée, partage son admiration : "je trouve ça incroyable parce qu’en fait c’est un voyage gratuit à travers le temps. Là il y a un vieux, vieux, vieux gramophone pour enfants. Mais donc j’ai vérifié sur les disques qui accompagnaient, ce n’est pas vraiment des chansons pour enfants. C’est plutôt militaire. Mais bon, c’est une autre époque."
Tous ces jouets, bien que majoritairement en bon état, n’ont pas toujours résisté au poids des années. C’est alors qu’entre en scène Tonio Souto, un restaurateur amateur passionné. Dans son atelier à Bédarieux, il redonne vie à ces objets d’un autre temps. "C’est essayer de le rendre le plus fidèle à l’origine. Par contre, pas trop le moderniser parce que ça reste quand même un jouet ancien. J’aime bien qu’il soit restauré dans son jus", explique-t-il.
Tonio préfère travailler sur ces jouets d’antan, bien plus robustes que les modèles récents. "Avant, on faisait beaucoup de jouets en tôle, c’était du solide, ça durait. Même s’il tombait, il ne se cassait pas. Il se tordait, on arrivait à le tordre un petit peu, ça remarchait. Aujourd’hui, vous prenez une voiture en plastique ou n’importe quoi, si jamais il tombe, il risque de casser. Et le plastique, c’est plastique, on ne peut pas le remplacer."
Une fois restaurés, ces jouets retrouvent leur public. Bernard Possémé, propriétaire d’un magasin de jouets d’occasion dans le centre-ville, constate leur succès. "Ces jouets anciens, ils sont achetés par des nostalgiques, des gens qui ont joué avec et qui les ont perdus dans certains déménagements ou qui ont été cassés. Donc, ils le retrouvent, ils sont épanouis et puis ils l’achètent."
Qu’ils soient exposés dans les vitrines des collectionneurs ou entre les mains des enfants d’aujourd’hui, ces jouets anciens continuent d’émerveiller toutes les générations.
Écrit avec Delphine Aldebert.