Intempéries : mesures d'urgences pour les agriculteurs

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, venu constater les dégâts provoqués par les inondations dans le Sud-Ouest, a annoncé des mesures d'urgence pour venir en aide aux agriculteurs et aux éleveurs dont la situation est particulièrement difficile.

Le constat des dégâts

Stéphane le Foll Le Foll à Lestelle-Betharram, à 25 km au sud de Pau, sur une exploitation d'élevage laitier et de maïs.

"Je prends la mesure des dégâts. La violence de l'eau a été telle que 15 à 20 % de la surface agricole utile est perdue a cet endroit. Quand la rivière aura repris son lit, la terre arable sera partie"

Des dégâts titanesques


L'annonce des mesures

"Nous avons un plan que nous avions mis en place au moment des inondations dans l'Est. Le ministère de l'Agriculture a défini les règles qui s'appliquaient à ce moment-là, il y a un mois et demi", a déclaré le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll.

"Ce plan va s'appliquer ici, avec des actions sur les cotisations, sur les annuités d'emprunt, sur la possibilité d'utilisation des jachères (...)Nous allons aussi utiliser le fonds de calamité".



Le sud-ouest a été particulièrement touché par des inondations, des orages de grêle et, depuis plusieurs mois, par des précipitations très importantes.Stéphane le Foll a précisé :

"Je reviens de Bruxelles, nous allons regarder ce que nous allons pouvoir faire à l'échelle européenne, surtout que d'autres pays sont frappés par les inondations"

Des agriculteurs très éprouvés

Fernand Batinié, secrétaire général de la coordination rurale de Haute-Garonne,n'a pas caché les attentes très importantes des agriculteurs en ces temps difficiles. 

"Ce que l'on attend du ministre, c'est qu'il fasse jouer la solidarité nationale et européenne. Donc que des fonds soient débloqués. Dans le cas contraire, l'agriculture française deviendra un mouroir. On arrive au bout là, c'est la goutte qui fait déborder le vase".


Selon Maurin Bérenger, président du syndicat de défense de l'AOC Cahors, 200 à 250 hectares ont été touchés sur lesquels les vignerons perdent 80 à 100% de leur récolte. Son syndicat entend d'ailleurs demander "le soutien de l'Etat mais aussi de la MSA (mutualité sociale agricole) et des services fiscaux pour aider les professionnels qui ont et vont souffrir".

Une demande relayée par le président de la filière viticole de FranceAgriMer (organisme public) Jérôme Despey qui souhaite la mobilisation du Fonds national des calamités agricoles (géré par le ministère de l'Agriculture): non seulement pour la récolte de l'année mais aussi pour celle à venir.

Les céréaliers s'inquiètent de leur avenir

Outre le vignoble, les grandes cultures sont également affectées. Les cultures céréalières, notamment le maïs n'ont pu être faites à cause de la pluie et il va être tard dans la saison pour le faire. Les autres cultures, souffrent d'excès d'eau et de températures trop basses, ainsi que de "rares journées de très fortes chaleur associées à une grande humidité propices au développement des maladies, selon un responsable de la FDSEA de l'Aquitaine, région elle aussi touchée par les inondations.

"On a presque deux mois de retard", constate aussi Patrick Caperra, du Pôle économique de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées.

"Normalement on sème début mai. Mais ça n'a pas été possible, on n'a eu que deux jours d'accès possible aux parcelles en avril et en mai: on a pris 200% de pluviométrie par rapport à la normale".


Dans de nombreuses régions trop arrosées, les éleveurs sont aussi à la peine: ils ont dû rentrer les bêtes en zone inondée et" les foins n'ont pu être faits, ce qui risque de créer, si ce n'est une pénurie, au moins une forte tension sur les approvisionnements en fourrage", prévient François Thabuis, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA).

Le problème des estives

Dans lesPyrénées-Atlantiques, M. Le Foll a aussi annoncé des mesures prochaines pour répondre au problème des estives, pâturages de montagne inaccessibles à de nombreux troupeaux, en raison d'un "printemps catastrophique", avec notamment la persistance de neige en altitude. Les estives "posent également un vrai problème, il n'y a pas de possibilité de s'y rendre, nous allons mettre en oeuvre toutes les dérogations possibles pour passer cette période en prenant des mesures adaptées en concertation avec le préfet et les collectivités locales", a-t-il assuré. "Il va falloir rendre des jachères disponibles pour le fourrage", a-t-il notamment estimé.

Retrouvez notre dossier sur les inondations



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