Deux conducteurs de bus nîmois ont été condamnés pour avoir mis en ligne des photos et une vidéo à caractère islamophobe. Le CFCM avait porté plainte. L'affaire avait soulevé l'émoi dans certains quartiers de la ville. Ils devront verser 1500 euros d'amende et effectuer un stage de citoyenneté.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné cet après-midi deux chauffeurs de bus nîmois. Agés de 44 et 52 ans, ils avaient mis en ligne, entre mai et juin 2013, des photos et une vidéo à caractère islamophobe.
Tous deux devront verser 1500 euros d'amende et effectuer un stage de citoyenneté en vue de lutter contre la discrimination raciale.
Une condamnation inscrite à leur casier judiciaire, contrairement à ce qu'avait requis le procureur de la République, Patrick Pribille,
Le CFCM satisfait
Les prévenus étaient absents à l'audience de délibéré qui faisait suite au dépôt de plainte du Conseil Français du Culte Musulman. Le procès s'était tenu le 11 avril à Nîmes.Ils devront en outre s'acquitter solidairement de 1.000 euros de dommages et intérêts envers le CFCM.
Le Gardois Abdallah Zekri, président de l'Observatoire National contre l'Islamophobie, s'est dit "satisfait", estimant qu'il allait "inciter les racistes de tous bords à réfléchir avant d'agir".
L'inconscience pour défense
Car les deux hommes avaient plaidé avoir relayé des publications reçues auparavant par SMS, tout simplement parce qu'ils les avaient trouvées drôles. Ils avaient assuré n'avoir voulu choquer personne et ne pas avoir eu conscience qu'ils commettaient une faute pénale. Ils avaient retiré les images incriminées.
Sur leur profil Facebook
En outre, selon eux, ces publications étaient limitées à "leurs amis", mais sont sorties du cercle. Elles ont alors provoqué l'émoi important des jeunes musulmans de certains quartiers de Nîmes. La première était une photo montrant un musulman en prière avec un porc le chevauchant et mimant l'acte sexuel avec pour légende : "C'est toi qui voulait niquer la France". Publiée par l'un des deux prévenus, ancien élu du personnel, elle avait contraint celui-ci à rendre ses mandats.
L'autre document incriminé, diffusée par le second prévenu, était une vidéo montage représentant des personnes d'origine maghrébine, et notamment des femmes voilées à un arrêt de bus d'un quartier de Nîmes, explosant sous des missiles.
Emoi dans les quartiers
Cette vidéo avait causé beaucoup d'émoi dans certains quartiers, notamment auprès des jeunes de confession musulmane. Le CFCM était alors intervenu pour calmer les esprits.