La Marine nationale a pris mercredi, à Toulon, livraison de sa 3e frégate Fremm, furtive et équipée du nouveau missile de croisière naval (MdCN). Elle est baptisée "Languedoc" et produite par DCNS qui entend réaliser 50% de son chiffre d'affaires à l'export, dans les prochaines années.
Le Languedoc, qui sera basé à Toulon, est la 5e frégate multi-missions (Fremm) produite par DCNS, dont le premier exemplaire, l'Aquitaine, basé à Brest avec la Provence, a été livré en novembre 2012. Deux autres exemplaires ont été vendus à l'Égypte et au Maroc.
"L'objectif de DCNS, qui réalisait 10% à l'international il y a une quinzaine d'années, est de passer de 30% aujourd'hui à 50% de ventes à l'export", a confié mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe industriel français.
Lors de la cérémonie sur le Languedoc, l'ingénieur général de l'armement Laurent Sellier s'est dit très satisfait des qualités opérationnelles des Fremm Aquitaine et Provence qui ont participé en début d'année aux actions de la force internationale Task-50 dans le Golfe.
Le navire, entièrement compatible avec les systèmes utilisés par l'Otan, a alors démontré son "interopérabilité", lors des opérations conjointes menées notamment avec la marine des Etats-Unis, a-t-il expliqué.
Selon Hervé Boy, qui a été commandant de frégate avant de rejoindre DCNS, ces navires ont l'avantage d'être "extrêmement furtifs" en ayant "une signature acoustique comparable à celle d'un chalutier".
En outre, il relève la puissance de l'armement qui comprend notamment 16 missiles de croisière naval, "équivalant français du Tomahawk américain", ainsi que des missiles Aster, Exocet, et des torpilles MU90.
La frégate multi-missions, associée à l’hélicoptère de combat Caïman Marine
Ce navire, dit multi-mission, est cependant particulièrement développé pour la chasse anti sous-marine, avec plusieurs sonars, notamment des équipements pouvant être déployés à partir de l'hélicoptère Caïman marine (NH90) embarqué.
Fierté pour DCNS, la double motorisation, avec une propulsion par turbine à gaz qui permet à la frégate d'atteindre 27 noeuds et une motorisation hybride assurant "une grande discrétion en mode furtif à une allure de 16 noeuds", a détaillé Hervé Boy.
Par rapport à la précédente génération de frégates ASM (anti-sous-marine) françaises, qui nécessitaient un équipage de quelques 250 hommes, il faut seulement 108 marins pour les Fremm, en comptant l'équipage de l'hélicoptère.
Dans le cadre du programme Fremm, DCNS doit livrer au total 10 navires dont huit à la Marine nationale, tandis qu'un consortium transalpin doit livrer les dix bateaux homologues commandées par la l'Italie.
8 frégates "furtives" pour la Marine en 2025
À l’horizon 2025, la Marine disposera de 15 frégates de premier rang dont 8 FREMM, venant renouveler sa composante «frégate». Ces navires furtifs de nouvelle génération contribuent à la maîtrise d’une zone d’opération aéro-maritime, à la prévention des crises, ainsi qu’au soutien et à l’appui des opérations de projection.
Initialement, la France prévoyait de se doter de 17 navires de ce types pour un budget de 6,5 milliards d'euros, mais la Défense à réduit sa commande à 11, puis finalement 8 navires, faisant exploser le coût unitaire de chaque frégate.